les Russes étaient appelés à élire les 450 députés de Douma, dimanche, avec pour la première fois, une grande part de proportionnelle. Malgré ce nouveau mode de scrutin, le parti Russie-Unie (favorable à Poutine) a obtenu la majorité absolue avec plus de 54, 4% des voix alors que 90% des bulletins de vote ont été dépouillés, selon la Commission électorale centrale. Russie-Unie n’avait recueilli que 49 % lors des précédentes législatives en 2011. La côte d’approbation de la politique du Kremlin est donc en nette progression, et cela alors que pour la première fois depuis 2003, les futurs députés de la Douma ont été élus pour moitié à la proportionnelle et pour moitié sur liste uninominale. Cette année, quatorze partis étaient en compétition.
Le Parti Libéral Démocrate de Vladimir Jironovski, à l’extrême droite obtient 13,35% des voix, améliorant son score de trois points, et le Parti communiste, qui est à l’extrême gauche en Russie avec 13,5% perd plus de 5 points. Ce qui ancre le pays dans une nette progression à droite, alors que la gauche s’effondre.
« On peut dire clairement que notre parti a gagné », a déclaré à la télévision le Premier ministre Dmitri Medvedev, qui était la tête de liste de Russie Unie. Vladimir Poutine s’est réjoui d’un « bon résultat » pour le parti malgré une participation « qui n’ est pas la plus élevée mais quand même importante ». En effet 48% des électeurs se sont exprimés. Vladimir Poutine a rappelé que ces élections sont d’autant plus significatives qu’elles sont les dernières à l’échelon de la Fédération avant la présidentielle de 2018.
« Les résultats du vote traduisent également la réaction de nos citoyens aux tentatives étrangères pour exercer une pression sur la Russie, la réaction aux menaces, aux sanctions et aux efforts visant à déstabiliser la situation à l’intérieur de notre pays », a-t-il déclaré au cours d’une réunion avec les membres du gouvernement.
« Il va de soi que dans la politique intérieure, nous devons écouter et entendre toutes les forces politiques, y compris celles qui n’ont pas été élues au parlement », a-t-il précisé.
Le chef de l’État n’a toujours pas annoncé s’il entendait se représenter à la Présidence de la fédération pour la 4ème fois. Mais les Russes ne peuvent pas imaginer qu’il en soit autrement.
Si le mode électoral qui prévaut en Russie était appliqué en France, ce serait le Front national qui aurait le plus de députés…
Avec 82% d’avis favorables (selon un dernier sondage) Vladimir Poutine n’a pas craint de donner une chance, même aux petits partis, dans la nouvelle assemblée. François Hollande est régulièrement gratifié de moins (et même bien moins) de 20% d’avis favorables. Si en France, le mode de scrutin était le même que celui qui a été appliqué en Russie, le Président de la République serait en minorité à l’Assemblée et ne pourrait faire passer aucune loi et notamment n’auraient jamais vu le jour, la loi Taubira favorable aux délinquants, ni la loi sur « le mariage » pour tous, ni la loi sur le Travail, etc.
Quand on sait que le premier parti de France, le Front national, n’est représenté que par deux députés à l’Assemblée nationale, équivalent de la Douma, et n’est donc pas en mesure de former un groupe parlementaire, on mesure l’hypocrisie des donneurs de leçon de démocratie occidentaux, surtout en direction de la Russie…
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