Avec un volet familial ancré dans le réel et un volet social prometteur, ainsi que l’expression de la suprématie du droit russe sur le droit international, la Russie marque son rejet de l’idéologie arc-en-ciel, de l’ultra-libéralisme, et un retour à sa souveraineté nationale. Vladimir Poutine a tenu aussi a mentionné Dieu, une première depuis l’ère soviétique, en évoquant « la mémoire de nos ancêtres qui nous ont transmis leurs idéaux et la foi en Dieu ».
Le texte renforce les prérogatives du Parlement, sans pour autant remettre en cause le caractère présidentialiste des institutions russes. Il insiste surtout sur sa volonté de placer la Constitution du pays au-dessus du droit international dans la hiérarchie des normes ainsi que sur des contraintes supplémentaires imposées aux élus comme l’interdiction d’avoir une double nationalité.
Le « bloc social » prévoit par exemple un salaire minimum ainsi que l’indexation des retraites.
Quant au volet familial, il stipule que le mariage est exclusivement « l’union d’un homme et d’une femme », ce qui ferme la porte constitutionnellement au soi-disant « mariage » pour les duos homosexuels.
Enfin, tout en rappelant le caractère multinational du pays, un amendement qualifie la langue russe, et à travers elle la population ethniquement russe qui représente 80 % du total, par distinction avec les nombreuses autres minorités (Tatars, Ukrainiens, Bachkirs, Tchétchènes, etc.), de « constitutive de l’État ».
Cette réforme renforcera pareillement les pouvoirs de l’exécutif, ce qui pourrait permettre à Vladimir Poutine de se maintenir au pouvoir jusqu’en 2036.
En 2013, lors de sa rencontre avec des experts internationaux dans le cadre du Club Valdaï, Vladimir Poutine avait critiqué la contre-culture, non-culture, décadence du monde occidental contre laquelle s’oppose sa réforme constitutionnelle :
« Nous voyons que beaucoup de pays euro-atlantiques ont tourné le dos à leurs racines, en particulier à leurs racines chrétiennes qui constituent le fondement de la civilisation occidentale. On refuse les principes moraux et toute identité traditionnelle : qu’elle soit nationale, culturelle, religieuse ou même sexuelle. On met en place des politiques qui mettent au même niveau les familles nombreuses et les couples homosexuels, la foi en Dieu et la foi en Satan. Les manifestations du politiquement correct vont même jusqu’à parler sérieusement d’autoriser les partis faisant la propagande de la pédophilie. »
Francesca de Villasmundo
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