Après que le pape eut récemment prétendu que le Coran et l’Evangile avaient tous deux en eux une idée de conquête, le Père Samir Khalil Samir, l’un des plus grandes sommités chrétiennes sur l’islam, l’a corrigé :
« Non. C’est une interprétation inexacte. La différence c’est que l’Evangile propose et que l’islam impose par la force, et pas qu’un peu. Au contraire de Mahomet, Jésus n’a jamais porté les armes ni fait la guerre à personne. Il a fait des reproches à Pierre qui avait coupé l’oreille de celui qui voulait de capturer avant de le guérir. L’Evangile n’a aucune logique ni intention de conquête, il s’agit seulement d’une annonce pacifique et volontaire de la Bonne Nouvelle, au prix de la mort sur la Croix. ».
Et d’ajouter :
« Désinformer n’est pas chrétien. Certaines affirmations proviennent certainement de quelqu’un qui n’a pas compris l’Evangile ou qui ne connaît pas tout le Coran ou qui ne s’entoure pas de bons conseillers. Pour aborder ces sujets, il faut le faire avec sérieux et disposer de compétences spécifiques. Une interview ne suffit pas. »
Le P. Samil Khalil Samir vient d’être informé par l’Institut pontifical de Rome où il enseignait que sa présence n’était plus souhaitée et qu’il était renvoyé chez lui au Caire.
Spécialiste reconnu de la pensée musulmane le Père Samir Khalil Samir est né le 10 janvier 1938 au Caire. Il entre dans la Compagnie de Jésus en octobre 1955 à Aix-en-Provence. Après sa formation jésuite (lettres, philosophie et théologie) en France, de 1955 à 1969, et à Maastricht, aux Pays-Bas, en 1966-67, il est depuis 1962 spécialisé dans le patrimoine arabe chrétien (histoire, philosophie, théologie), notamment dans sa relation à la pensée musulmane, et dans la méthode d’édition critique des textes arabes.
Il a obtenu un doctorat de 3° cycle en islamologie (Aix-en-Provence 1966, sur Ibn Sabbâ’) et un doctorat en sciences ecclésiastiques orientales en 1980 à Rome, sur le philosophe arabe chrétien Abū Zakariyyā Yahya Ibn ‘Adi al-Takrītī (893-974).
Il a travaillé comme professeur au séminaire copte catholique de Ma’adi, au Caire (1968-1975), au Liban (Université Saint-Joseph et Université Saint-Esprit Kaslik en 1972-1975), puis à Rome comme professeur de théologie arabe chrétienne (Institut Pontifical Oriental, 1974-2015) et d’islamologie (Institut Pontifical d’Etudes Arabes et Islamiques, 1975-1987 et 1999) et de nouveau au Liban (Université Saint-Joseph et Université Saint-Esprit Kaslik) et Faculté de Théologie Grecque Orthodoxe de Balamand. Il a également enseigné à l’Institut OEcuménique de Théologie de Bari, en Italie.
Il a enseigné comme “professeur invité” dans diverses universités, à Paris (Centre Sèvres), à Nimègue et Amsterdam, à l’Université Fouad du Caire, à la Faculté de Théologie Copte Orthodoxe de Haute-Egypte, à l’Université de Graz, en Autriche, à Hong Kong, à Bonn, Cologne, Munich, Halle, etc., sans oublier les Selly Oak Colleges (Birmingham, Grande-Bretagne), l’Université de Georgetown, à Washington, l’Université Sophia, à Tokyo, ou encore la Faculté de Sciences Politiques de Turin.
Invité à de nombreux congrès spécialisés en études islamo-chrétiennes ou arabes chrétiennes dans divers continents, il a fondé la collection “Patrimoine Arabe Chrétien” ainsi que le “Bulletin Arabe Chrétien”. Il est co-éditeur de la “Coptic Encyclopaedia” et co-directeur de “Parole de l’Orient” et de la “Collectanea Christiana Orientalia”. Il est membre du comité de rédaction de plusieurs revues internationales et auteur d’une soixantaine de livres et de plus de 1’500 articles scientifiques en diverses langues. Ses recherches tournent autour du rapport entre culture, religion et société au Moyen-Orient, au Moyen-Age et à l’époque contemporaine.
Source:
http://www.lafedequotidiana.it/padre-khalil-samir-khalil-papa-francesco-e-mal-consigliato-sullislam/
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