Le tribunal de Los Angeles vient de refuser de mettre un terme aux poursuites contre le cinéaste Roman Polanski, né Raymond Thierry Liebling (et dont le père, juif polonais, avait fait changer le nom).
C’est en mars 1977 que Roman Polanski avait violé une gamine de 13 ans. Samantha Geimer s’était retrouvée dans la maison de l’acteur Jack Nicholson, sur Mulholland Drive à Los Angeles, pour une séance de photos avec le réalisateur Roman Polanski. Le cinéaste lui avait fait boire du champagne, accompagné d’un sédatif, puis avait abusé d’elle.
La jeune victime, en rentrant chez elle, écrira dans son journal intime : « Roman Polanski m’a prise en photo aujourd’hui. Il m’a violée, merde ! »
L’enquête révélera les détails les plus sordides de ce viol, jusqu’au fait que le cinéaste avait sodomisé la gamine dans le jacuzzi de cette villa où il l’avait invité.
Le 10 mars 1977, après avoir appris les faits ignobles commis ce soir-là, la mère de Samantha porte plainte.
Six chefs d’accusation sont retenus contre Roman Polanski : « Fourniture de substance réglementée à une mineure, actes obscènes sur un enfant de moins de 14 ans, relations sexuelles illégales, viol par usage de drogue, perversion et sodomie. »
Les parents de la jeune fille veulent la protéger d’un procès terrifiant. Leur avocat négocie avec le juge et la partie adverse une procédure de plea bargain acceptée par Roman Polanski qui plaide coupable, mais seulement pour l’accusation la moins grave, la « relation sexuelle illicite avec un mineur », en échange de l’abandon de toutes les autres charges.
Polanski passera à peine quarante-deux jours dans la prison californienne de Chino.
Mais le juge reviendra sur sa décision de libérer Polanski qui s’enfuit en Europe. Un mandat d’arrêt international est lancé contre le cinéaste vedette, mais il ne sera jamais inquiété avant 2009, quand, enfin, les autorités suisses l’arrêtent alors qu’il se rendait à une rétrospective donnée en son honneur.
La victime de viol, 36 ans après les faitsLes Etats-Unis réclament immédiatement son extradition. Des pétitions sont lancées, signées par des célébrités (dont l’incontournable BHL, Isabelle Adjani, Isabelle Huppert, Pascal Bruckner, Milan Kundera, Henri Tisot, Patrice Duhamel ou encore Salman Rushdie), pour prendre sa défense ! La Suisse finit quelques mois plus tard par refuser l’extradition et permettre à Polanski de retrouver sa pleine liberté de quitter le territoire helvétique.
Le tribunal de Los Angeles vient de rappeler que Roman Polanski reste, aux yeux de la justice américaine, un fugitif et doit répondre de ses actes.
Roman Polanski n’a jamais cessé, tout au long de sa carrière, d’être conduit par une sexualité débridée et obsessionnelle.
Lorsqu’il tourne une adaptation de Macbeth de Shakespeare, c’est une version déformée, produite par Hugh Hefner et sa filiale de production du groupe Playboy. Toute son œuvre cinématographique est marquée par cette fascination pour la perversion et le malsain.
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