Au soir du premier tour des élections législatives anticipées, le Rassemblement national est arrivé en tête avec 33 % des voix, conformément aux prévisions.
« Les Français ont rendu un verdict sans appel, et confirmé leur aspiration claire au changement », a déclaré Jordan Bardella peu après 20 heures.
Le RN et ses alliés LR qui ont suivi Ciotti ont remporté plus de 33 % des suffrages, soit cinq points d’avance sur le Nouveau Front populaire (NFP), et douze points d’avance sur la coalition présidentielle Ensemble (énième appellation macroniste).
Au second tour dimanche prochain, le RN pourrait donc obtenir entre 230 et 280 sièges à l’Assemblée nationale, alors que le parti ne disposait que de 89 sièges avant la dissolution opérée par Emmanuel Macron.
Combien de triangulaires seront-elles maintenues ?
Reste la question essentielle pour gouverner : le RN disposera-t-il d’une majorité absolue, c’est-à-dire d’au moins 289 sièges ? Combien des nombreuses triangulaires possibles vont-elles être maintenues ? Les retraits de candidats pour battre le RN commencent à s’annoncer et les alliances entre les deux tours devraient être riches en rebondissements. Dans 250 circonscriptions, des triangulaires sont théoriquement prévues. Mais le Nouveau Front Populaire a indiqué qu’il retirerait ses candidats arrivés en troisième position afin de faire bloc face au RN. Emmanuel Macron a appelé de son côté à un « rassemblement large, démocratique et républicain pour le second tour ».
De son côté, Jordan Bardella tente de démontrer qu’il peut endosser le costume de Premier ministre.
Son discours d’à peine plus de cinq minutes face à un parterre de journalistes, notamment de la presse internationale, était préparé au millimètre près, la mine grave, s’engageant à être « le Premier ministre de tous les Français […], respectueux des oppositions, ouvert au dialogue et soucieux à tout instant de l’unité de la nation ».
« Sept jours nous séparent d’un choix historique », a-t-il poursuivi, « et je souhaite que cette campagne de second tour puisse se déployer dans un climat apaisé, honnête, respectueux des institutions et des règles démocratiques ».
« A l’évidence, au vu des résultats, le camp présidentiel, encore largement désavoué aujourd’hui, n’est plus en mesure de l’emporter », a-t-il affirmé. La coalition d’Emmanuel Macron, qui a enregistré un véritable revers, pourrait perdre jusqu’à 180 sièges, et n’en conserver que 70.
Bardella a qualifié le Nouveau Front Populaire d' »alliance du pire » dont l’accès au pouvoir « conduirait au désordre, à l’insurrection et à la ruine de notre économie ».
Le ton solennel du discours de Jordan Bardella contrastait avec celui de Marine Le Pen prononcé à Hénin-Beaumont, au cours duquel elle a déclaré avoir « anéanti le bloc macroniste ».
Mais en réalité, tout ne se passe-t-il pas comme Macron l’avait prévu ?
Pierre-Alain Depauw
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