Quand un corps organique est mort, l’ADN qui le forme a tendance à se modifier, se dégrader avec le temps, et se détruire. La paléogénétique s’acharne à reconstituer le potentiel génétique d’êtres vivants disparus depuis longtemps comme les dinosaures. Ce n’est pas tâche facile. D’autant que la dégradation elle-même, par le temps, modifie les chaînes d’ADN. De plus, de petits fragments se détachent et deviennent invisibles. Malheureusement les techniques utilisées par la biochimie ne permettent pas de les repérer.
Des chercheurs de l’Université Claude Bernard de Lyon 1, sous la houlette d’Isabelle Daniel, dans le cadre d’une recherche interdisciplinaire, ont mis au point une méthode spectrométrique dérivée de celle de Raman. Le principe en est simple. Un rayon envoyé sur un corps de quelque nature que ce soit renvoie une image qui la différencie de ce qui l’entoure. La chercheuse compare cette technique à une sorte de « canne à pêche optique ». « On envoie une sonde avec des molécules spécifiques, et on récupère le signal qui correspond à ces molécules. »
Si bien qu’à partir de fragments infimes et invisibles il est possible de savoir de quelle espèce vient un fragment d’ADN invisible. Ce pourra être des reliquats d’ossements, de dents, de bois, de peaux, voire des sédiments. Une séquence de l’ADN du chamois a été étudiée ainsi. Elle permettrait d’établir que cet animal serait d’origine asiatique.
L’intérêt de cette découverte est large. Elle améliore la connaissance des animaux préhistoriques. Elle permet de trouver de l’ADN que l’on ne voit pas ; notamment en archéologie pour établir la généalogie des pharaons et même les maladies dont ils sont morts. Mais aussi de détecter des cancers infra-cliniques ou des mutations génétiques responsables d’un certain nombre de maladies. De repérer des viandes trafiquées. Ce test est simple et facile à réaliser. La méthode est « extrêmement flexible et rapide » ajoute le génial inventeur de cette découverte Isabelle Daniel.
Il serait intéressant de confronter cette découverte au Saint Suaire de Turin pour essayer d’y retrouver de l’ADN du Christ. Mais de manière générale il semble actuellement très difficile de reconstituer un génome entier et en plus de le cloner.
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