Le pape François a conclu sa visite historique en Irak, ce berceau des premières communautés chrétiennes devenu terre d’islam avec la conquête mahométane, martyrisé ces dernières décennies par des guerres sans fin et un chaos organisé par des pays occidentaux.
Sa conclusion, lors de sa traditionnelle conférence de presse dans l’avion qui le ramenait au Vatican, donne la mesure de son attachement aux lubies progressistes et au messianisme conciliaire : évoquant sa rencontre avec l’ayatollah Al-Sistani, chef religieux des chiites, il n’a pas hésité à le comparer, de manière équivoque, à un saint et à professer en résumé que « que la sagesse de Dieu a été semée » dans toutes les religions :
« J’ai senti devoir faire ce pèlerinage de foi et de pénitence et d’aller voir un grand, un sage, un homme de Dieu. […] C’est une personne qui a cette sagesse mais aussi de la prudence. […] Un homme humble et sage. Cette rencontre m’a fait du bien à l’âme. C’est une lumière. De tels sages sont partout parce que la sagesse de Dieu a été semée dans le monde entier. Il se passe la même chose qu’avec les saints, qui ne sont pas seulement ceux qui sont sur les autels mais sont les saints de tous les jours, de la porte d’à côté, des saints hommes et saintes femmes qui vivent leur foi quelle qu’elle soit, avec cohérence, la fraternité et les valeurs humaines avec cohérence. »
Quant aux valeurs, -le mot « vertu » est passé aux oubliettes-, qui font un « saint » pour Bergoglio ce sont « la fraternité, et les valeurs humaines » dont « l’égalité » est le socle fondamental : « les hommes sont ou frères par religion, ou égaux par création. La fraternité, c’est l’égalité. Mais sans l’égalité nous ne pouvons pas avancer » a-t-il dit aux journalistes en citant son nouvel ami l’ayatollah Al-Sistani.
A écouter le pape François, sa mission, et ce voyage en Irak s’inscrit en elle, a pour objectif de faire avancer le « chemin de fraternité » sur la ligne messianique tracée par le concile Vatican II :
« Mais combien de siècles pour y arriver! C’est important la fraternité humaine, comme humains nous sommes tous frères. On doit avancer avec les autres religions. Le Concile Vatican II a permis un grand pas, l’institution a suivi après. (…) Il faut souvent prendre des risques pour faire ce pas. Il y a quelques critiques, que le pape n’est pas courageux, qu’il est inconscient, qu’il fait des pas hors de la doctrine catholique, qu’il est à un pas de l’hérésie ! Ce sont des risques. Ces décisions se prennent toujours par la prière, dans le dialogue, en demandant conseil. C’est une réflexion, pas un caprice. C’est aussi la ligne du concile Vatican II. »
Sur le font de l’idéologie migratoire, rien de nouveau non plus dans le discours bergoglien. Le pape argentin se fait le chantre de « la migration comme droit humain » :
« La migration est un double droit : le droit de migrer et le droit de ne pas migrer. Mais ces gens en Irak n’ont pas les deux. Parce qu’ils ne peuvent pas ne pas migrer, ils ne sont jamais en mesure de le faire, mais ils ne peuvent pas non plus migrer parce que le monde n’a pas encore pris conscience que la migration est un droit humain. Un sociologue italien me disait l’autre fois en parlant de l’hiver démographie en Italie que d’ici 40 ans nous devrons »importer » des étrangers pour qu’ils travaillent et paient des impôts pour nos propres retraites… Vous les Français vous avez été plus malins, vous avez depuis 10 ans une loi qui soutient les familles et votre taux de natalité est très important… Mais la migration est vue comme une invasion. ( …) »
Et d’insister lourdement sur cette question de l’accueil qui relève pourtant de la politique intérieure des pays :
« Il faut des mesures urgentes pour que les gens aient du travail dans leur pays et n’aient pas besoin de migrer mais aussi des mesures pour les protéger, faire attention, prendre du soin du droit à immigrer. »
Pour conclure avec cette utopie de l’intégration dans l’espoir de bâtir un « vivre-ensemble », cette fraternité humaine idyllique, que la réalité a déjà foudroyé dans l’œuf tout en portant en lui les germes funestes de guerres ‘civiles’ futures :
« Il est vrai que chaque pays doit bien étudier sa capacité à recevoir parce qu’il ne s’agit pas seulement de recevoir sur une plage mais il faut recevoir, accompagner, les faire progresser et les intégrer. L’intégration des migrants est la clef. »
Les mois de réclusion pour cause de covid où il s’est senti « emprisonné » dans le Vatican n’ont pas avivé d’attirance pour la saine doctrine catholique ni une vision réaliste de la destruction sociale et civilisationnelle que porte en elle l’invasion migratoire. Au cours de sa première sortie après une année sans voyage apostolique, l’idéologie conciliaire inter-religieuse ainsi que l’éloge des autres religions et l’utopie pluraliste multiculturelle, pierres angulaires de la future religion mondiale et d’un monde globalisé et uniforme, théorisés dans les loges occultes, sont restées sa boussole doctrinale et politique. Rien de nouveau donc sous le soleil de la Rome moderniste et bergoglienne.
Francesca de Villasmundo
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