« La balance extérieure d’Israël a continué de se renforcer. Le pays enregistre depuis 2003 des excédents annuels, et a réalisé en 2015 un excédent record de 4.6% du PIB », a indiqué l’agence Fitch dans son rapport pour justifier le rehaussement de sa note de A à A+ (Israël possède déjà la note « A » auprès des deux autres grandes agences historiques de notation internationale, Moody’s et Standard & Poor’s depuis près d’une décennie, a précisé le Times of Israel.)
Cette annonce a aussitôt été suivie d’un commentaire du premier ministre en forme de satisfecit : « Cette hausse résulte de la politique économique responsable que je mène avec le ministre des Finances Moshe Kahlon. Nous continuerons à renforcer notre économie, une économie responsable » http://www.europe-israel.org/2017/02/economie-fitch-agence-internationale-rehausse-la-note-disrael-de-a-a-a/
Mais au-delà de ce cocorico tonitruant, on peut se poser la question de savoir ce que cela recouvre vraiment… Ce qui explique que cette annonce n’ait pas eu finalement les répercussions médiatiques attendues…
Les agences de notation financière – dont les liens avec la communauté et avec les banques ne sont pas à démontrer – analysent en fonction de leurs activités économiques et de leurs perspectives, les risques associés aux prêts tant pour les sociétés que pour les états. A ce niveau, la notation concrétise donc un diagnostic de santé financière des états concernés et va avoir pour première conséquence le niveau du taux des emprunts. C’est ainsi que la dégradation brutale des notes de la Grèce et du Portugal ont précipité la débâcle économique de ces pays avec les conséquences que l’on sait en termes d’asphyxie économique.
Ces agences ont donc un poids politique considérable et sont de ce fait l’objet d’un lobbying intense… Ce sont des organisations privées, il ne faut pas l’oublier, aux agissements parfois opaques, dont les actionnaires ne sont pas forcément même connus…
Ainsi, même si l’Autorité des Marchés Financiers de France a demandé dans son rapport annuel sur les agences de « communiquer les conflits d’intérêts réels et potentiels », la liste des actionnaires de l’agence Moody’s n’est toujours pas une donnée publique !
Des conflits d’intérêt sont apparus au sein même de ces agences en raison de leur mode de rémunération, puisque l’essentiel de leurs revenus provient des émetteurs de dette à qui les agences attribuent des notes !
En outre l’expérience montre que ces agences ont paradoxalement rarement réussi à anticiper les défaillances des emprunteurs. Ainsi à la veille du scandale Enron de 2001 comme lors de la crise des subprimes de 2008, plusieurs entreprises sont tombées en cessation de paiement, ou leurs titres ont été totalement dépréciés, alors qu’elles avaient une notation considérée comme « tout à fait solvable ou sûre ».
Les différentes notes attribuées correspondent aux types de risques encourus et des emprunts associés à, court, moyen et long terme. Les notes dites « majuscules » correspondent aux notations associées aux opérations à long terme sont celles qui sont les plus commentées par les médias. Elles fluctuent d’ailleurs quelque peu d’une agence à l’autre. Ces notes qui s’échelonnent de D (défaut de paiement/ faillite) à A, jusqu’à AAA – cas très rare de l’Allemagne, du Canada, de l’Australie et des états scandinaves – constatent, de fait, la santé financière des pays et établissent une hiérarchie des risques emprunteurs en regard de toutes les économies nationales. (On peut constater que les USA – note AA+ – ne figurent donc pas dans ce top de l’excellence financière établie par ces agences pourtant toutes américaines!)
Grâce à dix ans d’hollando-sarkozysme la note de la France, primitivement AAA, a été ramenée à AA.
Meilleure est la note donc, plus l’état concerné voit sa capacité de financement augmenter… et plus les taux associés vont baisser.
C’est dans cette perspective qu’il convient de situer la position des états notés aujourd’hui A+, et le meilleur aperçu que l’on puisse en donner est bien de voir quels sont les états auxquels sont attribués une note comparable !
Là on a quelques surprises : la Slovaquie et l’Italie. En comparaison, les pays encore notés A sont : Trinité et Tobago, la Corée du sud, le sultanat d’Oman, Malte et l’Estonie… Voilà donc où se situe vraiment Israël économiquement aujourd’hui en occident: entre Malte et la Slovaquie ! Le pays aux « 88 000 millionnaires », est un pays dont l’économie reste sous complète perfusion américaine, même et surtout si pour dorer le blason israélien, nombre de juifs, notamment américains, domicilient à dessin leurs entreprises en Israël par militantisme sioniste.
http://israelentreleslignes.com/2015/10/israel-compte-plus-de-88-000-millionnaires/
Ce qui explique aussi la proportion énorme, incompatible avec les infrastructures locale, de brevets « déposés par Israël ».
Barak Obama, le président honni, le « musulman pro-palestinien » pour lequel les Israéliens n’ont pas de mots assez durs parce qu’il a fait débloquer 226 millions $ pour l’Autorité Palestinienne avant de quitter la Maison Blanche venait de faire voter l’attribution de 38 milliards $ de crédits militaires à Israël !…
Cela vaut bien un « rehaussement de la note financière » non ?
Claude Timmerman
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