Cette exécution fit beaucoup de bruit. En effet, Jang-Song-Thaek était l’oncle de Kim-Jong I, le dirigeant Nord-Coréen lui-même. Pendant de nombreuses années, il fut le principal conseiller et le bras droit de son neveu. De plus, il était le Vice-Président de la puissante Commission de la Défense nationale et siégeait au bureau politique du Parti des travailleurs. Toutes ces hautes fonctions étaient autant d’avantages qui ne lui servirent en rien. Son neveu, le Leader Suprême, Kim-Jong I avait voulu sa mort, il fut exécuté honteusement. Cela paraît horrible et fait exactement penser aux méthodes communistes et soviétiques.
Jang-Song-Thaek, certes personnage peu sympathique pour ce qu’il fit durant sa vie, ne reste pas moins quelqu’un de « réactif » . Il reconnut lui-même qu’il avait agi contre le régime au pouvoir: « j’ai essayé d’attiser les plaintes du peuple et de l’armée contre l’échec du régime actuel à gérer la situation économique et les moyens de subsistance de la population, aussi affreux soient-ils. » Il souligne ici les déficiences du régime nord-coréen.
Kim-Jong I ne supporte pas que quelqu’un et à plus forte raison quelqu’un de haut placé, le numéro deux du pays, s’oppose à son pouvoir. Craignant de perdre son autorité et n’ayant plus besoin de son oncle devenu gênant, il l’enlève du devant de la scène et le « supprime. » Jang-Song-Thaek, à 67 ans, est donc une victime de ce système. Ce régime nord-coréen se revendique, encore aujourd’hui, profondément communiste. Comme dans tout système communiste, il n’y a pas de liberté mais un seul droit, « celui d’obéir, de faire ce que l’on ordonne, de dire ce que l’on autorise à dire, de penser ce que l’on apprend à croire, et rien d’autre. » (Dries Van Coillie). Jang-Song-Thaek, qui a osé tramer un coup d’état, s’est levé à sa manière contre ce droit. Il l’a payé de façon brutale. Plusieurs de ses proches payeront aussi sûrement de la sorte.
Ce pays dont on n’entend parler que pour des évènements d’une telle ampleur, se révèle alors au grand jour. Bien que fermé sur l’extérieur, il est bien évident que ce système totalitaire opprime la population et même certaines élites très hauts placées. Quand il s’agit de la population, on n’en entend rarement parler, cela est différent quand le numéro deux du pays, en personne, est assassiné.
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