MPI vous signalait ce jeudi matin comment le Docteur Giral dénonce, dans le journal La Provence, le fait que des parlementaires se soignent à la chloroquine tandis que leurs électeurs n’y ont pas droit.

Le Docteur Giral a aussi rédigé une lettre ouverte que nous reproduisons ci-dessous.

« On ne se moque pas des soldats, on ne se moque pas des morts ! »

« Ave Cesar morituri te salutant

Cinq médecins morts en trois jours mais combien d’infirmières, d’aides-soignantes, de membres des services à la personne ? Combien tombés au champ d’honneur ? Avant de tomber à mon tour, je voulais tant qu’il est temps, vous rappeler mesdames messieurs les Hâbleurs du 20 heures radio télévisé, qu’en temps de guerre comme en temps de paix : on ne se moque pas des soldats, on ne se moque pas des morts !

On vient au soir d’un nouveau décompte des victimes du jour, nous annoncer avec un aplomb qui défie l’entendement qu’un essai de chloroquine sur des malades graves hospitalisés va démarrer et que l’on attendra les résultats pour conclure. Pourquoi pas, saupoudrer les tombes des victimes avec du Plaquenil en poudre pour en tester le pouvoir ressuscitant ?

…Et dans la foulée en interdire l’usage pendant 10 jours chez les futurs candidats à la réanimation au motif de leur éviter les effets secondaires d’un médicament que nos patients atteints de Lupus absorbent quotidiennement depuis des décennies!

Si la médecine est un art, cette décision est un chef-d’oeuvre!

Un chef-d’oeuvre qui nous contraint à prescrire malgré nous la mort sur ordonnance, car la prescription est dépourvue de l’essentiel requis pour espérer sans regret donner toutes les chances possibles à nos patients atteints, conformément à nos engagements dans le serment d’Hippocrate.

On ne se moque pas des soldats.

De nombreux et grands pays sur la planète se dotent de chloroquine et la distribuent larga manu. Nombre de nos élus des hautes assemblées se traitent au Plaquenil et ne s’en cachent pas. Nous devons expliquer aux nouveaux pauvres et aux gens de la misère, qu’eux n’ont que le droit que d’avoir faim et d’avoir froid et le droit de se taire.

En dernière heure, Martin Hirch lance un appel désespéré, mais toujours pas de chloroquine pour espérer baisser le flux des hospitalisés.

La colère monte chez les médecins du Grand Est.

L’heure est venue du décompte des suicides des désespérés et du décompte des morts illégitimes, disparus sans traitement maximal.

On ne se moque pas des morts !

Mais viendra le jour de la libération, de ses joies, de ses peines, Viendra l’heure du jugement et des règlements de compte.

Verra-t-on les peuples méprisés et endeuillés « monter sur Paris » vêtus de gilets noirs, noirs de leurs morts sur la sépulture desquels figurera une inscription commune : « malade ayant échappé aux méfaits de la chloroquine » ?

Parmi les chants de la révolte, entendra-t-on le cliquetis métallique des crochets de boucher, naguère utilisé par vos prédécesseurs en délicatesse réciproque ? On ne se moque ni des morts, ni des soldats. »

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