La Belgique est frappée de plein fouet par la perte de pratique sacramentelle et les demandes d’apostasie. En 2023, 14.251 demandes d’apostasie, appelés « débaptêmes », ont été déclarés contre 1.270 en 2022 : plus de dix fois plus en une seule année.
Le rapport annuel récemment publié par les évêques belges fournit des données effrayantes sur la situation de l’Église en Belgique, même si le rapport commence par une étrange exaltation du « volontariat », auquel il consacre plus de 20% du rapport et des commentaires du type « en 2023, un total de 3 574 925 heures de volontariat ont été réalisées dans les paroisses ».
D’une part, le rapport signale la perte de 1 000 prêtres diocésains en 6 ans. Seules dix ordinations de prêtres ont été célébrées en 2023. La plupart des pratiques sacramentelles (baptêmes, communions, mariages religieux, confirmations et funérailles religieuses) diminuent. En Belgique, il y a officiellement environ 6 millions de catholiques, dont moins de 175 000 assistaient régulièrement à la messe dominicale en 2022. Soit seulement 3 %. En 2022, 43 227 personnes furent baptisées en Belgique.
Dix fois plus de « débaptêmes » en un an
Mais ce qui est frappant, c’est que les demandes de radiation des registres des baptêmes montent en flèche.
En 2023, 14 251 demandes d’apostasie, qu’ils appellent « débaptêmes », ont été reçues, contre 1 270 en 2022 : plus de dix fois plus en une seule année. Pour l’évêque de Liège, cette augmentation significative est « une conséquence de la publication du documentaire de la VRT « Godvergeten », qui traite de cas d’abus sexuels commis au sein de l’Église catholique.
Selon le rapport de l’Église catholique, cette explication peut paraître plausible, étant donné que 98% des demandes de radiation ont été enregistrées en Flandre et dans l’archidiocèse de Malines-Bruxelles.
De façon générale, l’église catholique en Belgique est totalement à la dérive. Trois évêques belges ont même critiqué les paroles du Pape sur l’avortement qui étaient conformes à la doctrine traditionnelle de l’Eglise.
Seul fait positif parmi ce rapport, l’annonce d’une légère augmentation du nombre de baptêmes d’adultes. 260 en 2023 contre 225 en 2022.
« Débaptisés » ?
Le baptême étant un sacrement, il ne peut théologiquement être effacé. Lorsque des catholiques demandent à être « débaptisés » en Belgique, la demande est notée en marge du registre de baptême de la paroisse où ils ont été baptisés, mais l’inscription baptismale n’est pas effacée.
Cela a déclenché une bataille juridique avec les citoyens belges, qui estiment que cette politique viole leur droit à la vie privée et à la protection des données.
Le 19 décembre 2023, l’Autorité belge de protection des données a demandé au diocèse de Gand de répondre à la demande d’une personne anonyme visant à supprimer son acte de baptême. Le diocèse a décidé de faire appel de la décision.
L’Église catholique enseigne que « le baptême scelle le chrétien de la marque spirituelle indélébile de son appartenance au Christ ». Même si une personne peut ne pas pratiquer la foi, voire y renoncer complètement, il est impossible d’inverser les effets du baptême.
L’Église catholique belge a déclaré que la décision soulevait « de nombreuses questions juridiques » et « doit être examinée au niveau européen ».
Pierre-Alain Depauw
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