La grotesque affaire du burkini montée en épingle pour stigmatiser « la montée de l’obscurantisme musulman et le fanatisme islamique » aurait dû être l’occasion de mettre en lumière un phénomène totalement parallèle sinon analogue dans le monde juif dit « ultra-orthodoxe »…
Courageusement la sénatrice Nathalie Goulet (née Milsztein), excédée des commentaires débiles des journaleux analphabètes, avait alors signalé dans un tweet que les maillots de bain intégraux qualifiés de « vêtements de bain pudiques » étaient portés par les juives religieuses, et elle avait cité le catalogue de la société juive israélienne Sea Secret …qui présente aussi des burkinis…
Cela lui avait aussitôt valu les pires imprécations de la part de la « bienpensance » de la communauté, entonnant à l’unisson la chanson bien connue : « Pas d’amalgame ! Ce n’est pas pareil, parce que c’est… à peu près la même chose ! »
Il suffit de consulter le catalogue de « Sea Secret » pour s’en persuader :
http://seasecret.biz/special-offers
D’ailleurs Jforum titrait ironiquement :
« Qu’attend BDS pour boycotter le burkini ? »
http://jforum.fr/quattend-bds-pour-boycotter-le-burkini.html
En soulignant :
« … les femmes juives orthodoxes israéliennes ne désirant plus sacrifier la mode et le bon gout aux consignes de pudeur de la Loi juive, elles ont donc cherché à lier les deux. Ainsi est apparu le “maillot de bain pudique” comme on l’appelle en Israël. Comme cela intéressait les femmes arabes musulmanes citoyennes d’Israël, un marché non négligeable, une des designers israéliennes de ces maillots de bain pudiques a eu l’idée d’y ajouter le couvre visage au couvre tête pour satisfaire aux exigences musulmanes. C’est ainsi qu’est apparu ce que les musulmanes nomment le “burkini”, terme qui maintenant est entré dans le langage commun international.
Dans ce domaine comme dans bien d’autres, c’est Israël qui est à la pointe des innovations. Des Israéliennes juives orthodoxes ont donc offert aux femmes musulmanes à travers le monde l’opportunité de porter un maillot de bain conforme à leurs exigences religieuses. »
(Pas de petits profits !)
Et la fameuse affaire du « foulard » qui fait couler tant d’encre en France n’a rien non plus de typiquement « musulman », cela fait aussi partie intégrante des obligations vestimentaires regroupées dans la « tsniout » (terme curieusement traduit par « modestie ») aux quelles sont astreintes les juives religieuses !
http://www.tsniout-mag.com/la-tsniout-c-est-quoi/le-port-du-foulard-comment-franchir-le-pas
Et celles qui ne portent pas le foulard doivent porter une perruque : une femme ne doit montrer en public ni ses bras, ni ses jambes, (et on ne parlera pas de décolleté !) ni même ses cheveux !
La perruque semblant plus discrète est très largement portée dans les milieux hassidiques américains.
Ce ne sont là que des prémices car bien au-delà, on constate aujourd’hui dans la société juive, une recrudescence du port du « voile intégral » !
Certes « Pas d’amalgame,c’est pas la même chose ! » C’est vrai : c’est carrément pire que la burqa!
Et bien sûr cela ne porte pas le même nom : ici on parle de « frumka »
Médias Presse Info y avait d’ailleurs consacré un article voici deux ans :
https://medias-presse.info/la-frumka-le-niqab-juif/14342
Le 1er août 2010 le webzine ultrasioniste israélien de propagande en langue française jssnews posait la question, vu l’importance que prenait l’affaire: « Faut-il une loi contre la burqa juive ? »
http://jssnews.com/2010/08/01/israel-une-loi-contre-la-burqa-juive/
C’est que ces groupes religieux sont très mal vus des israéliens au pouvoir : ils sont par nature antisionistes !
C’est la raison pour laquelle la majorité des rabbins orthodoxes israéliens bien en cours ont aussitôt condamné le port de la frumka…
Ces mêmes religieux ne condamnent pas en revanche, mais encouragent au contraire, des mesures discriminatoires où on ne parlera des « interdictions faites aux femmes », mais des pratiques « réservées aux hommes »…
C’est ainsi qu’il existe dans les agglomérations religieuses des plages réservées aux hommes, des boutiques réservées aux hommes…et même… des trottoirs réservés aux hommes !
Cette question agite d’ailleurs beaucoup les édiles de Mea Shearim, le fameux « plus ancien » quartier juif de Jérusalem (construit évidemment hors les murs, dans la seconde moitié du XIXeme siècle)…
L’idée a portant traversé les océans puisqu’à Londres, l’une des plus importantes villes occupées, on a vu apparaître il y a deux ans, dans une rue donnant accès à une synagogue, des affiches intimant aux femmes l’ordre de ne circuler que sur l’un des deux trottoirs spécifiquement désigné !
Devant la réprobation de la population locale et le tollé médiatique suscité, les affiches ont évidemment été retirées, mais ce n’était un premier essai…
Le berceau du radicalisme, c’est la localité israélienne de Beit Shemesh, la cité des fondamentalistes, objet des foudres des ultra-sionistes.
« Mais qu’ils rentrent en Pologne ! »
Tel est le cri du cœur d’un certain Ramatkal journaliste de jssnews!
http://jssnews.com/2011/12/29/mais-quils-rentrent-en-pologne/
Et non content de cela, jssnews.com y est allé de la caricature reproduite ici :
« Les envahisseurs viennent de Beit Shemesh »
Outre qu’il est plaisant de voir des israéliens parler d’envahisseurs juifs, le graphisme est sans équivoque : un bombardement de la population civile, paniquée, par des schmeitrels, ces chapeaux traditionnels ashkénazes faits de 13 queues d’animaux..
On est bien loin du Hamas, de Gaza et des roquettes : l’ennemi n’est plus le palestinien, c’est le juif religieux! Sus aux « Haredim » ! (les « craignant Dieu »)
C’est dans cette localité créée en 1959, peuplée de haredim, à 30 km de Jérusalem, que s’est développée une doctrine juive, quasiment wahhabite, où la phobie des femmes et la pudibonderie le dispute… aux scandales d’abus sexuels…
i24 news stigmatise : « « l’iranisation, voire la « daeshisation » de la ville » à la suite de la création d’une « brigade la chasteté » qui censure les spectacles et les publicités, s’il y a des femmes en cause !
C’est dans ce terreau délétère du Sionistan qu’il y a une dizaine d’années Bruria Keren affublée de l’épithète de « rabbanit » a initié le mouvement hyper radical Nesot Ha Sälim qui prône la pudeur à outrance et l’effacement du corps de la femme sous des piles de vêtements.
Adepte des médecines douces et végétalienne, elle s’est imposée peu à peu comme un véritable gourou.
Rabbanit Keren enseigne qu’elle se vêt de vingt-sept jupes et de sept voiles, un accoutrement nécessaire pour « obtenir la vraie et pure modestie » (Tsniout).
Et elle a fait école…
Très vite cependant, tant sa famille que ses voisins s’inquiétèrent du comportement de ses enfants, dont certains n’allaient pas à l’école, comme de l’inertie de son mari face à cette situation…
Une enquête sociale, puis une enquête judiciaire, ont conduit à son arrestation (23 chefs d’accusations !) pour maltraitance, pédophilie et comportement incestueux envers ses enfants, comme à celle de son mari reconnu complice des mêmes faits.
Condamnée à 4 ans de prison en 2008, portant toujours ses 27 jupes sur elle, la rabbanit Keren a refusé de prendre une douche pendant ses quatre années de détention !
Elle ne parla à personne et communiqua seulement par écrit.
Sortie de prison, elle dispensa ses « enseignements » à raison de quatre heures par jour, renonçant à son vœu de mutisme.
Et apparemment elle a fait des émules !
Notamment la rabbanit Bracha Benizri, qui dirige aujourd’hui Keter Malkhout, (« couronne royale ») s’estime en mission pour lutter contre la « décadence du monde juif orthodoxe ».
Elle revendique aujourd’hui plus de trente mille femmes portant la frumka rien qu’en Israël…
Ici à Tel Aviv :
Dans le même temps les scandales pédophiles et la dénonciation de mariages forcés de gamines de 12 à 14 ans se multiplient dans les mêmes cercles…
Et décidément, la municipalité de Beit Shemesh est un terrain fécond !
Le rabbin Meir Pogrow, résident de Beit Shemesh, fondateur du programme d’études « Master Torah », accusé d’avoir abusé de son autorité et de sa position en tant que rabbin pour avoir des relations sexuelles avec des femmes mariées et célibataires « qui étaient sous son influence », vient d’être reconnu coupable et condamné ! Ce que le monde rabbinique appelle pudiquement : « comportement sexuel inapproprié »…
http://fr.timesofisrael.com/un-rabbin-condamne-pour-comportement-sexuel-inapproprie/
Le mouvement de radicalisation s’est développé aussi à l’étranger, et en premier lieu au Canada.
Shlomo Erez Helbrans rabbin hassidique d’origine israélienne, fonde Lev Tahor (« cœur pur » en hébreu).
Au début des années 1990, il vit à Brooklyn où il dirige une yechiva.
En 1992, on lui confie la préparation de la Bar Mitzvah de Shai Fhima Reuven, un enfant de 13 ans qui disparaît et sera retrouvé. Helbrans est accusé d’enlèvement. Il est condamné à 12 ans de prison en 1994.
En juin 1996, une cour d’appel réduit sa peine à 4 ans. Libéré en novembre, il va diriger par la suite une yechiva à Monsey, New York, avant d’être expulsé vers Israël en 2000.
Il émigre alors au Canada, demandant un statut de réfugié politique en invoquant la « persécution » dont il est victime en Israël en raison de ses positions antisionistes. Il obtient ce statut en 2003.
Il s’installe alors à Sainte-Agathe-des-Monts, Québec, où il dirige un groupe de 45 familles.
Mayer Rosner son bras droit énonce doctement :
«Dans des livres, nous avons trouvé de vieilles photos en noir et blanc qui montrent qu’avant, les juifs s’habillaient partout ainsi: en Pologne, en Hongrie, en Russie, au Maroc, en Tunisie…Nous voulons renouer avec les coutumes d’origine. On ne peut faire aucun compromis avec la culture occidentale. C’est comme ça que nous avons pu survivre à l’Holocauste et à 2000 ans d’exil»
Ces photos existent bien, ce dont nous n’avions pas de raison de douter, ce qui prouve au moins une chose, c’est que cette pratique vestimentaire était effectivement courante dans le monde juif (ce qui n’a jamais été le cas et dans le monde musulman en dehors du périmètre proprement arabique!)
«Ce sont les femmes qui veulent s’habiller comme leur grand-mère et leurs sœurs. Et les hommes leur donnent la permission de le faire», affirme la femme de Mayer Rosner, Malka.
Le groupe est inspecté à plusieurs reprises par la Direction de la protection de la jeunesse à partir de l’été 2013, plusieurs membres quittent le Québec en novembre 2013 pour s’établir à Chatham et Windsor, en Ontario. En mars 2014, une partie des membres quitte le Canada pour se rendre à Trinité-et-Tobago.
Et bien entendu comme toujours les affaires de pédophilie et de mariage forcés de gamines s’y retrouvent !
Shlomo Erez Helbrans, en fuite, vient enfin d’être arrêté au Guatemala où il avait exfiltré un certain nombre de ses adeptes et notamment des enfants mariés de force…
http://alyaexpress-news.com/2016/09/15/gourou-dune-secte-anti-sioniste-arrete-guatemala-abus-denfant-mariage-force/
Mais la radicalisation dans le monde juif dit « ultra orthodoxe » a encore de beaux jours devant elle !
Claude Timmerman
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