Des tirs de mortier tirés par l’armée de Kiev sur des positions de séparatistes pro-russes dans le Dombass auraient été tirés selon des groupes Telegram russes. Si pour l’instant Moscou n’apporte aucune confirmation et que la capitale ukrainienne Kiev nie toute action de son armée, certains médias internationaux se font l’écho de cette nouvelle.
Le quotidien Sputnik de langue anglaise écrit notamment qu’ « un habitant de Donetsk [serait] blessé dans un bombardement par les forces ukrainiennes ».
« La détérioration survient, poursuit l’article, au milieu des relations tendues entre la Russie et l’OTAN, dont les membres ont affirmé que Moscou prévoyait ‘’une invasion‘’ de l’Ukraine. Moscou a nié à plusieurs reprises les accusations, mettant en garde contre la possibilité de provocations de Kiev dans le but de résoudre le conflit dans le Donbass par la force. »
Le blog italien de politique internationale Inside Over revient sur cette même nouvelle en publiant un article affirmant que « certaines sources proches des séparatistes du Donbass ont fait état de bombardements par l’armée ukrainienne. Les jets de mortiers et de bombes d’un côté à l’autre de la ligne dite de contact, c’est-à-dire la frontière entre les territoires contrôlés par Kiev et ceux contrôlés par les pro-russes établie avec les accords de Minsk de septembre 2014, sont sur le devant de la scène. (…) Yan Leshchenko, chef de département de la milice populaire qui contrôle la République de Lougansk, a déclaré sur les réseaux sociaux que la situation dans le Donbass risquait de s’effondrer. ‘’Au cours des dernières 24 heures, écrit-il, la situation sur la ligne de contact s’est considérablement détériorée. L’ennemi, sur ordre direct de la direction politico-militaire de Kiev, tente d’intensifier le conflit.‘’ ».
Inside Over précise que « les autorités des républiques séparatistes [de Donetsk et Lougansk] auraient proclamé l’état d’urgence ».
Pendant ce temps alors que Moscou nie toute volonté d’invasion et retire ses forces postées proche de la frontière russo-ukrainienne, Joe Biden continue à provoquer la Russie en répétant qu’une attaque russe en Ukraine est toujours possible. Pas seulement. « Nous avons des raisons de croire », a-t-il dit, s’adressant aux journalistes, que la Russie prépare une opération « sous fausse bannière » en Ukraine.
« Le risque d’une invasion russe en Ukraine est extrêmement élevé, a-t-il encore déclaré dans l’après-midi. Moscou pourrait déclencher une action militaire dans les prochains jours. »
« Aucune ‘invasion russe’ de l’Ukraine, qu’annoncent depuis l’automne dernier des responsables américains et leurs alliés, n’a lieu et n’est prévue », a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères, dans sa réponse à des propositions américaines sur des pourparlers concernant la sécurité européenne.
Face à la persistance de ces accusations états-uniennes, le Kremlin a cependant aussi dénoncé des provocations tant américaines qu’ukrainiennes. En effet, depuis Moscou, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a déclaré que celles en cours dans les républiques séparatistes sont de « graves provocations ». Un terme qui renvoie à la possibilité, de la part du Kremlin, d’intervenir. Les régions orientales de l’Ukraine sont en effet largement habitées par des citoyens russophones. Ce n’est pas un hasard si Peskov lui-même a déclaré que la situation dans le Donbass « pourrait prendre feu à tout moment ».
« Au cours des dernières 24 heures, a poursuivi le porte-parole, nous avons entendu des informations selon lesquelles, dit-on, la Russie conserve un énorme potentiel d’attaque à la frontière. Mais nous parlons de notre territoire. Mais personne, pas même un représentant occidental, ne parle de l’énorme potentiel d’attaque des forces armées ukrainiennes sur la ligne de contact ».
De son côté, le chef de la diplomatie russe Sergej Lavrov, qui recevait à Moscou le chef de la diplomatie italienne Luigi Di Maio, a accusé l’Occident de vouloir spécifiquement alimenter les tensions :
« Toute la situation ne se développe pas ici, sur le territoire russe, elle se développe dans les esprits et les médias de l’Occident, en particulier les États-Unis et la Grande-Bretagne, a déclaré le ministre russe. Par conséquent, toutes les questions sur la manière de faire face à ce qu’ils appellent une escalade doivent leur être adressées ».
Et a-t-il ajouté lors de la conférence de presse avec Di Maio :
« Nous avons attendu un mois et demi, mais nous avons reçu une réponse. Nous terminons l’analyse de la lettre américaine. Aujourd’hui, nous allons répondre aux États-Unis et ce sera une lettre publique, accessible à l’opinion publique. Il est juste que les gens connaissent les positions des parties. »
Francesca de Villasmundo
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