Chers lecteurs de MPI,

Nous vous proposons ci-après des extraits d’un billet de Philippe BILGER du 11 août 2020 paru sur son site « Justice au singulier ». L’auteur est plutôt de « droite » : Wikipedia (1) dit de lui que « ses positions qu’il qualifie de « réactionnaires » lui attirent de nombreuses hostilités, et de tout aussi nombreuses adhésions ». Ira-t-il plus loin que la dénonciation « incorrecte » qu’il vient de faire ? L’avenir nous le dira. En attendant ne boudons pas notre plaisir de voir venir sur nos positions des « personnalités » qui nous sont ordinairement opposées…

« Qui ensauvage la France ? »

« Je l’avoue : j’ai un peu peur de formuler cette interrogation. Je pressens les tombereaux d’insultes qui vont se déverser sur moi, notamment dans ce cloaque qu’est souvent Twitter, et dont la moindre sera l’accusation de penser et d’écrire comme le RN. Ce reproche sera grotesque mais il constituera, comme d’habitude, l’argumentation simpliste de ceux qui n’en ont pas d’autre.

Mais qu’importe ! L’avantage décisif d’une vie intellectuelle libre et dénuée d’ambition officielle est qu’elle a le droit de tout se permettre et de ne pas récuser l’expression de la vérité au prétexte que celle-ci sera jugée indécente, provocatrice, scandaleuse.

Il me plaît de donner une interprétation élargie de cette dérive car elle ne se rapporte pas qu’à la matérialité d’infractions portant atteinte aux personnes et aux biens mais aussi à des comportements et à des propos qui participent d’une dégradation honteuse et, le pire, revendiquée de la politesse sociale et du respect humain.

Qui a traité Eric Zemmour de sous-humain avant de retirer son tweet sous l’effet d’une réprobation générale mais de « pisser » sur lui et ses soutiens ?

Qui a vanté la pratique de la polygamie et insulté la police en prétendant qu’elle massacrait des gens à cause de la couleur de leur peau ?

Qui a agressé et tué Philippe Monguillot à Bayonne parce que conducteur d’autobus exemplaire, il avait voulu faire respecter l’ordre et la loi ?

Qui, sans permis, sous l’emprise de la drogue, récidiviste, a été responsable de la mort de la gendarme Mélanie Lemée ?

Qui à Seynod a insulté et agressé des chasseurs alpins faisant tranquillement leur footing ?

Qui multiplie les refus d’obtempérer, se soustrait aux interpellations de la police avec des conséquences souvent dramatiques que leur mauvaise foi et le soutien médiatique imputeront systématiquement aux FDO [Note de la rédaction de MPI : FDO = Forces De l’Ordre] ?

Qui dans les cités et les quartiers sensibles se livre au trafic de stupéfiants, terrorise les résidents honnêtes, empêche les interventions de la police ou n’hésite pas à exercer des violences de toutes sortes contre elle ?

Qui tend des guet-apens aux pompiers et à la police ?

Qui s’en est pris à des citoyens rappelant l’obligation du masque dans une laverie ou ailleurs ? Qui est revenu, après s’être vu interdire l’accès à un bus à cause de ce manque, pour frapper le conducteur ?

Qui a mis en branle une effrayante bataille de rue à Fleury-Mérogis où deux bandes armées se sont opposées pour une « embrouille » de drogue ?

Qui sème la panique dans les centres de loisirs, comme à Etampes récemment ?

Qui commet des cambriolages où on défèque sur le visage d’une victime de 85 ans, comme au Croisic ?

Qui, en bande, se comporte dans l’espace public comme en terrain conquis, sans souci d’autrui mais avec l’arrogante certitude de l’impunité ?

Qui vient, jour après jour, remplir la déplorable chronique des transgressions, des plus minimes aux plus graves ?

Qui, pour tout et n’importe quoi, s’en prend aux maires au point que l’un d’eux, frappé, doit se satisfaire d’un rappel à la loi pour son agresseur campeur violent, l’anonymat systématique concédé aux transgresseurs laissant présumer leur origine ?

Qui sont ces jeunes Français interdits de revenir à la piscine d’une commune suisse proche de la frontière française, parce qu’ils perturbaient la tranquillité du lieu ?

Qui, majeurs ou mineurs, se livrent au pire au point que la majorité des citoyens prend acte avec accablement de ce qui se commet sur tout le territoire national et n’espère plus le moindre redressement politique et judiciaire ?

On comprendra que ces interrogations sont de pure forme puisqu’à tout coup la responsabilité incombe à des fauteurs d’origine étrangère, maghrébine ou africaine, parés nominalement de la nationalité française grâce à un droit du sol qui n’a plus aucun sens puisqu’on l’offre mécaniquement à des générations qui haïssent ce cadeau et dévoient cet honneur. Sans oublier les clandestins qui se glissent dans ces bandes ou participent à ces exactions.

L’infinie pudeur médiatique avec laquelle, dans neuf cas sur dix, on occulte les identités est la preuve la plus éclatante de l’écrasante domination de ces Français dans le tableau pénal national et dans les prisons, notamment en Île-de-France.

[…] Est-ce à dire qu’il n’existe pas des voyous français de souche ? Assurément il y en a mais leur rareté est démontrée par le fait troublant que, si l’un d’eux est impliqué – une agression contre une mosquée à Bayonne par exemple -, on peut être sûr qu’on aura son identité complète, son âge, son passé judiciaire et sa structure familiale. Ces données sont si chichement communiquées dans les comptes rendus habituels qu’aucune hésitation n’est possible et l’appréciation quantitative vite opérée.

Qui ensauvage la France ? S’accorder sur le constat que je propose ne permettra pas de résoudre magiquement le problème lancinant causé par ces jeunes Français d’origine africaine ou maghrébine et ces étrangers en situation irrégulière (il va de soi que tous ne sont pas à stigmatiser dans ces catégories) mais au moins ne nous voilons plus la face.

On a trop longtemps refusé de répondre à cette interrogation, non pas à cause d’une quelconque incertitude mais parce que la vérité nous aurait encore plus confrontés à notre impuissance. Le désarroi d’une démocratie désarmée, répugnant à user de tout ce qu’elle aurait le droit d’accomplir, aspirant à l’ordre mais sans la force !

[…] On sait qui ensauvage la France. Ne fermons plus les yeux.

Apeuré légèrement en commençant ce billet, je le termine en le jugeant nécessaire et, je l’espère, convaincant. »

Philippe BILGER, in Justice au singulier du 11 août 2020

(1) – Fils de Joseph Bilger, un autonomiste alsacien-lorrain, Philippe Bilger naît à Metz le 31 août 1943, pendant la seconde annexion allemande. Il est scolarisé, après la guerre, dans l’établissement scolaire privé Saint-Louis à Montargis. Il commence sa carrière dans la magistrature en 1970. À la Libération, son père, fondateur d’une organisation d’extrême droite, est condamné à dix ans de travaux forcés pour faits de collaboration. Ce jugement reste, pour Philippe Bilger, une injustice qui n’a pas été sans incidence sur le choix de sa carrière de magistrat et sur sa manière d’exercer sa fonction. Juge d’instruction, puis avocat général, il est resté au service de la justice pendant près de quarante années, connu surtout pour avoir été avocat général à la cour d’assises au sein de la cour d’appel de Paris. Au nom de la défense de la liberté d’expression il s’oppose à la loi Gayssot et soutient Éric Zemmour avant son procès pour diffamation raciale et appels à la discrimination et à la haine raciale. Au second tour de l’élection présidentielle de 2017, il apporte son soutien à Emmanuel Macron. Il a publié « Le Mur des cons », chez Albin Michel en 2019.

N.B. : les surlignements en gras sont de MPI

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