Rencontre de Minsk le 5 septembre 2014 – Les quatre représentants de la Novorossiya
Suite à la signature, le 5 septembre, d’un protocole d’accord sur le régime de cessez-le-feu dans l’Est de l’Ukraine lors des négociations de Minsk, le site de l’OSCE a publié un rapport selon lequel les républiques novorusses de Donetsk et Lougansk auraient un statut particulier et le droit de tenir des élections anticipées pour « mettre en œuvre la décentralisation du pouvoir ». Les dirigeants de la Novorossiya ont soumis un certain nombre de «mesures prioritaires» à l’examen de l’OSCE.
Le chef de la RPL, Igor Plotnitsky et le Premier ministre de la RPD Alexandre Zakhartchenko ont exprimé l’espoir de leur approbation rapide, et d’un contrôle impartial du régime de cessez-le-feu. Les Républiques ont d’ailleurs tenu à préciser que l’adoption par Kiev de la loi sur le statut spécial ne signifie pas qu’elles aient abandonné toute velléité d’indépendance. Elle sont prêtes à faire des compromis uniquement par souci de paix, a déclaré Igor Plotnitsky. Il a précisé en outre que la loi ukrainienne sur le statut spécial devrait prévoir des relations avec Kiev sur une base contractuelle, en fixant un statut spécial à la langue russe et sur l’obligation de Kiev de ne pas entraver les relations avec la Russie. Il exige de Kiev une garantie absolue de sécurité de la population, des institutions politiques et de l’infrastructure.
De son côté le vice-Premier ministre de la République populaire de Donetsk (RPD), Andreï Pourguine, a insisté sur la garantie d’une paix solide qui ne peut qu’être réalisée par la surveillance de l’OSCE. Il a souligné qu’il était nécessaire d’éloigner les unités d’artillerie à une distance sûre, sinon, les unités « agressives et mal contrôlées » de la Garde nationale ukrainienne, feraient échouer la trêve constamment.
En effet, la trêve signée par les deux parties s’est avérée précaire sur le terrain ou des tirs se sont fait entendre de part et d’autre, causant notamment la mort de cinq civils dans la ville Donetsk. Mais les deux parties semblent vouloir minimiser le problème… L’influence de Moscou n’y est certainement pas étrangère.
Par ailleurs, l’acte d’accord signé à Minsk vendredi prévoyait l’échange de tous les prisonniers. La Novorossiya avait annoncé qu’elle remettrait ses prisonniers à Kiev hier samedi, tandis que Kiev devait libérer les siens demain lundi. Mais une dépêche précise aujourd’hui que le processus de transfert des prisonniers par Kiev pourrait être retardé pour raisons administratives, sans plus de précision. A l’heure actuelle aucun transfert de prisonniers n’a encore été annoncé.
Le président russe Vladimir Poutine s’est entretenu une nouvelle fois avec son homologue ukrainien Piotr Porochenko sur les mesures nécessaires pour pérenniser la trêve, notant que le cessez-le-feu était, selon eux, généralement respecté. Les deux dirigeants se sont trouvés d’accord pour demander à l’OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe) de superviser la situation. La livraison de l’aide humanitaire vers le Sud-est de l’Ukraine était également au programme de cet échange téléphonique.
Alors que la victoire des insurgés sur le terrain ne fait aucun doute, on peut redouter que la trêve ne serve qu’à l’armée ukrainienne en pleine désorganisation et ceci tandis que des manœuvres militaires de l’Alliance Atlantique ont été annoncées de la tribune de l’OTAN au Pays de Galles pour la semaine prochaine. La Russie qui joue l’apaisement auprès de la Novorossiya, a par ailleurs annoncé qu’elle prendrait très mal en période de pourparlers de paix, que ces manœuvres soient maintenues.
Rappelons en outre que l’Ukraine se trouve dans une situation catastrophique pour affronter l’hiver.
ED
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