Québec – Le démographe Guillaume Marois, invité par la commission parlementaire à donner son avis sur la nouvelle politique d’immigration du gouvernement – qui veut faire entrer chaque année 50.000 nouveaux immigrés en métropole québécoise -, a accordé un entretien au Journal de Montréal dont nous vous livrons quelques extraits.
« Auparavant, le gouvernement voyait l’immigration comme un outil pour atteindre certains objectifs d’ordre économique et démographique. L’on voyait dans l’immigration un moyen de redresser la démographie et les finances publiques, de combler des pénuries de main-d’œuvre et de pérenniser le français. Si l’on se fie au document de consultation préparé par la ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion pour guider les discussions sur la nouvelle politique d’immigration, le paradigme va changer. L’immigration, ou plus précisément la « diversité », sera vue comme une fin en soi. L’on multiplie les formules creuses et vides de sens associant nécessairement la diversité à des choses positives, par exemple que « [l]a richesse de la diversité québécoise et l’apport des personnes immigrantes contribuent à favoriser le dynamisme et la prospérité du Québec ainsi que la vitalité de son territoire ». C’est le nouveau mantra : la diversité est une richesse. Et si les effets positifs de cette diversité ne se font pas sentir, c’est que la population n’est pas assez ouverte pour l’accueillir. Pour cette raison, les lignes directrices des orientations à prendre visent maintenant à convaincre la population des bienfaits de la diversité, à favoriser l’ouverture et à faire reconnaître les apports multiples de la pluralité. En bref, ce qui ressort jusqu’à maintenant des orientations de la nouvelle politique d’immigration ressemble plus à la consolidation et l’acceptation des dogmes du multiculturalisme canadien, avec quelques nuances, qu’à une véritable politique publique basée sur des évidences empiriques. La ministre, les intervenants de la gauche multiculturaliste et les lobbys patronaux sont les principaux acteurs soutenant cette orientation. Il aurait été intéressant que ceux-ci cherchent à expliquer les fondements de leur démarche, mais jusqu’à présent, l’on ne peut que constater la pauvreté de la recherche pour appuyer cette idée. (…)
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