Québec – La présence des crucifix dans différents lieux suscite en ce moment la préoccupation du monde politique dans un contexte tendu de nouvelle loi sur la laïcité.

Il y a quelques jours, on apprenait que les crucifix et les tableaux représentant le Christ sur la croix seront retirés des salles d’audience des palais de justice à la demande de la ministre de la Justice Sonia Le Bel. « L’intention est d’ajuster effectivement la neutralité de la salle de cour avec la neutralité exigée du juge », avait annoncé la procureure générale du Québec, il y a quelques jours. Le Christ en croix qui domine les joutes parlementaires au Salon bleu de l’Assemblée nationale du Québec sera également décroché. Tous les partis politiques se sont entendus pour le replacer ailleurs au Parlement, mais dans un endroit probablement inusité.
La Loi sur la laïcité de l’État qui vient d’être adoptée interdit également le port de signes religieux par les employés de l’État « en position d’autorité ». Les juges, les policiers, les gardiens de prison, les avocats de la Couronne, de même que les directeurs et les enseignants des écoles primaire et secondaire doivent désormais faire preuve de « neutralité religieuse ». C’est le cas également du président et des vice-présidents de l’Assemblée nationale.

Par contre, il vient d’être annoncé que les écoles et les hôpitaux pourront conserver les crucifix qui orneraient encore leurs murs. Les ministres Jean-François Roberge et Danielle McCann n’ont pas l’intention d’utiliser la nouvelle loi pour faire retirer les crucifix de leurs établissements. Les directions d’école, les hôpitaux ou les cliniques médicales « pourront toutefois décider de leur propre chef de décrocher les symboles religieux qui seraient encore présents dans leurs bâtisses », ajoutent certains journalistes fielleux.

Si les crucifix restent donc autorisés dans les écoles et les hôpitaux québécois, il faut cependant préciser que le mal est déjà fait.
« L’immense majorité des croix ont été retirées des classes lors de la déconfessionnalisation des écoles. Si jamais il devait en subsister, nous nous fions au bon jugement des directions d’école. Elles ont l’autonomie nécessaire pour les retirer si elles veulent le faire », explique-t-on au cabinet du ministre de l’Éducation. Quant à la ministre de la Santé, elle a précisé mercredi que les établissements de santé ont… le loisir de décrocher les crucifix ou symboles religieux de leurs murs s’ils le souhaitent. Mais Danielle McCann ne donnera pas l’ordre de le faire. « Je pense qu’on va laisser la latitude aux établissements de santé et de services sociaux », a-t-elle insisté.

Ici encore, laïcité signifie déchristianisation.

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