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Que fait l’armée française en Lituanie ?

Beaucoup de citoyens l’ignorent, les médias mainstream n’en ayant presque pas fait mention : des troupes françaises sont stationnées dans les pays baltes depuis bientôt un an, dans le cadre de la mission Lynx décidée par l’OTAN au sommet de Varsovie en juin 2016.

Après huit mois de stationnement en Estonie, c’est à la Lituanie qu’est dédiée la seconde phase. La mission Lynx 2 a ainsi débuté au mois de janvier. Elle devrait prendre fin en septembre. L’objectif est de « rassurer les pays baltes face aux pressions russes ».

Les soldats stationnés en Estonie étaient issus de la 2ème RIMa du Mans et de la 2ème REI de Nîmes. Dans la nouvelle mission, ils ont été remplacés par 300 hommes du 5ème régiment de dragons et du 7ème régiment de chasseurs alpins. Si les hommes changent, le matériel reste le même : il a donc fallu opérer un transport géant de matériels et de ressources militaires de l’Estonie vers la Lituanie. En tout quatre trains militaires ont été réquisitionnés pour l’opération de transport qui s’est échelonnée du 14 au 21 décembre derniers. Chars, véhicules de combats, conteneurs et engins chenillés sont de la partie.

La France n’est pas seule à assurer la sécurité de ces pays, il s’agit d’une mission multinationale sous commandement de l’OTAN. Il y a en tout 1200 soldats sur la base de Rukla. Les pays participants sont entre autres l’Allemagne, les Pays-Bas, la Norvège, la Croatie et le Luxembourg. Le commandement est assuré par le colonel allemand Thorsten Gensler.

Une des tâches, pour cette mission de l’OTAN, consiste aussi à entraîner les troupes lituaniennes, notamment en effectuant des manœuvres conjointes.

La Lituanie est particulièrement inquiète depuis les grandes manœuvres russes de Zapad (« Ouest ») à la mi-septembre qui ont clairement simulé l’agression de pays voisins. De grandes manœuvres des soldats de la mission Lynx sont en retour prévues à la mi-juin. En mai, un renfort de l’armée de l’air française est aussi attendue pour « surveiller l’espace aérien balte » pour la septième fois depuis la création de cette « mission de police du ciel » par l’OTAN.

L’arrivée des soldats français a été grandement appréciée par les Lituaniens qui auraient investi plus de vingt millions d’euros pour assurer les frais de cette présence étrangère : « c’est un signe fort de dissuasion« , s’est réjoui Giedrimas Jeglinskas, le vice-ministre lituanien de la Défense.

Nicolas Kirkitadze

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