Natacha Polony est une femme de convictions… Tout – sauf sa carrière politique – le démontre…
Ancienne militante du parti chevènementiste, elle devint, en juin 2001, secrétaire nationale du Mouvement des citoyens (MDC) pour les questions de société, puis membre du bureau du Pôle républicain, chargée du droit des femmes.
D’octobre 2002 à juin 2009, elle est journaliste à l’hebdomadaire Marianne, où elle s’occupe de l’éducation. À partir d’août 2009 jusqu’à juillet 2011, elle est journaliste au Figaro au sein de la rubrique « éducation ». Elle tient par ailleurs un blog sur le site du Figaro intitulé Éloge de la transmission.
Un coup à droite, un coup à gauche, on ne sait pas trop où elle veut aller, elle ne doit pas d’ailleurs le savoir elle-même, mais elle continue de voguer au hasard des opportunités, tant que cela lui permet de poursuivre sa carrière…
Elle est engagée comme chroniqueuse à partir de septembre 2011 aux côtés d’Audrey Pulvar dans l’émission On n’est pas couché présentée par Laurent Ruquier… On la verra ensuite sévir sur plusieurs chaînes…
Et elle ne laisse personne indifférent dans la mouvance médiateuse :
Libération considère qu’elle « expose ses points de vue droitiers;
Télérama, qu’elle livre une revue de presse très « marquée à droite », ajoutant qu’elle est devenue la « chef de file, comme Ivan Rioufol ou Élisabeth Lévy, de la pensée conservatrice, voire néoréac, libérée par les années Sarkozy ». (sic !)
Elle se reconnaît dans des idées souverainistes, elle se déclare plutôt antilibérale, favorable à la décroissance et dit se situer entre Jean-Luc Mélenchon et Nicolas Dupont-Aignan.
Elle indiquera en 2012 qu’elle partage « à peu près 90 à 95 % » des analyses d’Éric Zemmour….
Elle veut prôner même une espèce de convergence sociétale entre la droite et la gauche…
Le 29 mai 2015, Natacha Polony crée le Comité Orwell, laboratoire d’idées qui a pour objectif de défendre un « souverainisme populaire » contre « l’absence totale de pluralisme sur des sujets comme l’Europe, la globalisation, le libéralisme ».
Elle explique alors déplorer « l’autocensure de la presse » ainsi que « la concentration des médias dans les mains de quelques personnes », et veut développer des « idées alternatives ».
Et cela ne manque pas de sel quand on voit la suite de sa carrière où s’exhale maintenant un nouveau conformisme macronien.
Car notre plumitive a été nommée en septembre 2018, directrice de la rédaction de l’hebdomadaire Marianne par le nouveau propriétaire de journal, le milliardaire tchèque Daniel Křetínský !
Et maintenant les fameuses « idées alternatives » sont brutalement recouvertes par le bonnet phrygien : la ligne éditoriale de Marianne se met maintenant au service du macronimisme le plus intransigeant et de la façon la plus servile…
Les récents évènements « antisémites », initialement instrumentalisés par le parti socialiste, donnent à Natacha Polony l’occasion de se déchaîner contre « la droite antisémite », et d’applaudir à la dissolution des groupes nationalistes annoncée par Macron sous la pression du Crif lors de son dîner annuel…
Mais, alors que personne ne lui demande rien, elle va en remettre une couche déplorant qu’Egalité et Réconciliation et la maison d’édition associée « Kontre Kulture » ne soient pas dans le collimateur de l’Elysée…
Bref vous l’aurez compris, la belle Natacha a totalement viré sa cuti et a désormais sombré dans le national-sionisme le plus orthodoxe !
Dans cette optique, la mésaventure qui vient d’arriver à l’éditeur Sigest est particulièrement significative !
Si on peut s’interroger sur l’intérêt des multiples ouvrages qui fleurissent aujourd’hui sur les gilets jaunes – en une période où le mouvement cherche encore à structurer ses positions et à affirmer sa nature, et où l’on a évidemment aucun recul politique – l’idée de Sigest de publier une série d’articles socio-politiques de Youssef Hindi, analysant depuis des années les conséquences intérieures sur les populations de la politique européenne, présente, à la lecture de la révolte des Gilets Jaunes, un intérêt tout particulier.
Ces analyses, qui annoncent que carcan de l’euro est générateur de l’appauvrissement intérieur des peuples, conduisent nécessairement soit au rejet de la monnaie unique (et à terme la sortie de l’Europe) – option prise par le Royaume Uni – soit à la révolte des peuples à travers le populisme – ce qui se manifeste de façon éclatante en France par la révolte des fameux Gilets Jaunes : une conséquence logique et prévisible pour un analyste affuté…
D’où le titre qui pourrait paraître déroutant : « Du Brexit aux Gilets Jaunes ».
S’il fait partie des conseillers politiques de Civitas, Youssef Hindi ne renie pas sa proximité avec Egalité et Réconciliation où il multiplie les conférences avec d’autres personnalités, également connues d’ailleurs comme proches de Civitas et de MPI, comme Jean Michel Vernochet, Marion Sigaut ou Pierre Hillard…
Sans parler de moi…
Sans doute est-ce la raison pour laquelle la rédaction de Marianne – à laquelle Sigest avait adressé la maquette ci-dessous en vue d’une annonce – a opposé une fin de non-recevoir !
En fait, il semblerait que le commentaire de présentation s’achevant par l’évocation de « la chute de Macron », cela ait quelque peu défrisé notre nouvelle Marianne…
Motif officiel : « les termes du visuel ne correspondent pas à leur ligne éditoriale »
Tiens donc, on ne parle plus maintenant des « idées alternatives » chez Natacha ?
(Rassurons-nous, cela n’empêche évidemment ni la sortie du livre ni sa diffusion!)
Claude Timmerman
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