Le père fondateur de l’école Langevin-Waalon fut le « pédagogue » Anton Semionovitch Makarenko (1888-1939), ancien responsable d’une « colonie de délinquants mineurs » que lui avait confiée le GPU ukrainien (équivalent communiste de la Gestapo à laquelle elle fournit d’ailleurs aides et conseils).
C’est lors du 8e Congrès du Parti, en mai 1919, que fut mentionnée la notion de « polytechnique » dans son programme, destinée à « transformer l’école en instrument de domination, ainsi que de liquider entièrement la division de la société en classes ». L’instruction polytechnique pour les enfants des deux sexes jusqu’à seize ans, la mise en place d’un réseau d’institutions préscolaires doivent – selon leur idéologie – « réaliser totalement les principes de l’école unique du travail ». Ce Congrès préconisait également la création d’une école laïque, débarrassée de toute influence religieuse, ou serait réalisée une liaison étroite de l’enseignement et du travail social productif, et qui marque du sceau de l’universalité les membres de la société communiste. Jusqu’en 1927, il n’y aura pas de programmes scolaires obligatoires en Russie, le recours à la « méthode du complexe » lui étant préférée, c’est-à-dire un enseignement par thèmes qui devront être en relation avec l’environnement immédiat de l’enfant. Ainsi, on n’enseigne plus ni lecture, ni calcul, ni écriture en disciplines propres mais en les abordant a l’occasion de thèmes couvrant le « monde réel », les petits Soviétiques étudiant « le mouton », « les succès de l’agriculture », « la journée d’une travailleuse » ou « le Premier Mai ».
En 1928, Staline applique une nouvelle tarte à la crème du socialisme : l’égalitarisme forcené et donc la « chasse aux intellos », se plaçant en ligne directe de la Révolution française, celle qui guillotina Lavoisier en 1794 car « la République n’a pas besoin de savants » et en père spirituel de Pol-Pot qui extermina les cadres du Cambodge, et que l’on voit poindre aux Etats-Unis avec le politically correct.
Si Lénine s’était révèle plus pragmatique, Staline, lui, donna carte blanche aux éléments les plus gauchistes et aux épurateurs de service. Consacrant l’émergence d’une nouvelle classe politique aux ordres. En mai, dans la région de Chakhty (Donbass), est mise au jour une prétendue « conspiration d’ingénieurs contre-révolutionnaires » visant à « saboter la production ».
Puisque l’élite « bourgeoise » était décidément trop « réactionnaire », il fallait la remplacer par une « élite prolétarienne ». Et donc l’introduction des quotas, élimination des éléments bourgeois caractérisée par la « mobilisation des mille » décrétée par le plenum du Comité central en juillet 1928. En cinq ans, le nombre d’étudiants est multiplié par 3, par 5 dans l’enseignement technique et professionnel. La part d’étudiants d’origine ouvrière passe de 38 à 65 %, ceci allant de pair avec la politique d’industrialisation rapide voulue par Staline et donc la formation accélérée de spécialistes et d’ouvriers qualifiés. Cette politique se place dans la suite logique de l’installation des régimes totalitaires, de la suppression de l’ancienne élite et de son remplacement par l’élite en toc n’ayant qu’une légitimité idéologique, combinée à cette peur des intellectuels gauchistes vis-à-vis des intellectuels dissidents perçus comme une menace à éliminer moralement, voire physiquement. . .
Les plus staliniens, les tenants de l’ultragauche, avaient bien vu que ce système ne provoquait que le chaos, par manque d’enseignants qualifies, et donc une chute drastique des compétences et du niveau : la Russie s’autodétruisait. Les Komsomols, cependant, persistaient, jugeaient l’éducation soviétique encore trop “bourgeoise”, prenaient une radicalisation dans le sens de l’intégrisme marxiste et souhaitaient forger « l’Homme socialiste nouveau », l’Homo sovieticus, l’Homme nouveau, on y est…
Ce siècle avait trente ans, Moscou remplaçait Sparte. Et déjà la Kabbale pointait dans les Carpates…
Hristo XIEP
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