Nous avons plusieurs fois, dans Médias Presse Info, fait part du piratage informatique dans le monde médical. Celui-ci entre autres, concernait les seringues auto-pulsées en usage notamment en post-opératoire. Il est possible aux hackers, de l’extérieur, de faire varier le débit de ces pompes à perfusion, voire de les neutraliser. Mais il en est de même pour les stimulateurs cardiaques (pacemakers), stimulateurs implantés dans le cerveau, des stents (ressorts glissés dans les artères) ; bref tout ce qui est « connecté » à internet. Ceci se nomme l’interface : un dispositif informatisé peut toujours être piraté par un autre dispositif de cette nature.
Plus grave est le piratage des données médicales, le but de crapules étant de rançonner les hôpitaux ou des cliniques. De telles malveillances deviennent de plus en plus courantes car partout les données médicales sont stockées sur le web.
C’est ainsi que la chaîne d’information californienne NBC de Los Angeles raconte en date du 12 février que l’hôpital de la ville s’est trouvé paralysé à la suite d’une attaque informatique. Il avait fallu transférer la plupart des malades vers d’autres établissements hospitaliers, notamment ceux qui étaient sous appareils de réanimation ; de plus la pharmacie était littéralement neutralisée car plus personne ne savait ce qu’il y avait encore comme médicaments notamment à commander ; mais aussi toute la machinerie servant aux examens biologiques. Le plus grave est la disparition des dossiers médicaux des malades hospitalisés notamment dans le passé.
Les pirates demandaient une rançon de 3,6 million d’US dollars (équivalent à peu de choses près en euros). Le FBI et la police scientifique spécialisée dans les cyberattaques ont été chargés de l’enquête. Pas facile !
Pour faire face à cette situation pour le moins inédite, le personnel médical en est revenu aux dossiers papier rédigés au crayon-bille.
Mais il est inquiétant qu’une société s’orientant de plus en plus vers les objets connectés peut se trouver victime, voire détruite, n’importe quand par une cyber attaque. En effet, plus personne n’est à l’abri : ce peut être demain le système informatique de votre voiture qui peut être parasité. Rappelons que le Pentagone ainsi que la NASA ont été les visés par ce type de criminalité.
Jean-Pierre Dickès
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