Article 214-1 Créé par Loi n°2004-800 du 6 août 2004 – art. 28 JORF 7 août 2004
« Le fait de mettre en œuvre une pratique eugénique tendant à l’organisation de la sélection des personnes est puni de trente ans de réclusion criminelle et de 7 500 000 euros d’amende ».
Il faut bien lire les mots de cette loi. Celle-ci en effet, a été transgressée allègrement par la loi Veil qui prévoit l’élimination par l’avortement, des enfants porteurs de maladies considérée comme graves ou incurables. C’est donc bien une sélection génétique des personnes, en l’occurrence d’enfants dans le sein de leur mère.
Puis est venue la procréation médicalement assistée appelée aussi « les bébés éprouvettes ». La fécondation in vitro permettait d’examiner les embryons en prélèvent une seule cellule. Conjointement était surveillé le développement de cet embryon avant de l’implanter chez la mère. Tout embryon estimé mal venu était mis à l’évier comme probablement la nature l’aurait fait.
Mais l’amélioration de la technique de la fécondation in vitro (PMA) a comme corollaire la possibilité d’étudier le génome et l’ADN de l’embryon ; tout simplement en en prélevant une cellule. Ceci étant initialement effectué quand dans une famille des étaient enfants porteurs d’une maladie génétique transmissible comme la myopathie ou la mucoviscidose. Il s’agissait donc bien d’effectuer une recherche aboutissant à une « sélection » de type eugénique théoriquement réprimée par la loi.
Mais l’homme dans la perspective, hédoniste, matérialiste et consumériste de la société n’est plus qu’un produit. S’il n’est plus utile ou constitue une charge pour la société, il doit disparaître : c’est l’euthanasie et aussi une proposition de loi de novembre 2016 prévoyant un véritable tri des embryons avant leur implantation chez la femme.
Qui soutient le plus cette proposition ? c’est Frydman, qui pratiqua le premier accouchement d’une enfant par procréation assistée, la fameuse Amandine. Pour lui, il faut généraliser la procréation médicalement assistée à tous les couples qui le demandent, les lesbiennes, les femmes isolées en mal d’enfant, les célibataires. Il vient d’ailleurs d’écrire un livre défendant cette thèse. René Frydman est d’origine juive et il sait très bien que les nazis voulaient effectivement épurer la race en éliminant les handicapés. Or il donne des raisons dont la plus percutante est la suivante : si on élimine les embryons malades ou porteurs de maladies futures, il n’y aura pas besoin de pratiquer ultérieurement un avortement. À terme le droit à la différence n’existera plus : l’humanité sera véritablement normalisée par ce tri embryonnaire. Tel est le Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley : celle d’hommes standardisés, rationalisés, uniformisés par les critères de rentabilité définis par la société. L’horreur absolue prônée aussi par Attali.
Le professeur Arnold Munnich, généticien a été conseiller à la présidence de la République de 0207 à 2012. Pour lui, le respect de la Vie dès son commencement est le seul moyen de bloquer la barbarie qui s’installe en se débarrassant des plus faibles. Il prend une comparaison. Notre vie est un comme un livre : ce n’est pas la quantité de pages qui comptent mais ce qu’il y a dedans. Étant généticien et proche de ses malades il nous donne ce message : « Les parents et les fratries d’enfants atteints de maladies génétiques, toutes catégories socio-professionnelles confondues nous disent tous : pour eux l’enfant différend est une richesse, une leçon de courage, un trésor d’humanité et un supplément d’âme ».(Fig. 03/07/201). C’est sans nul doute que ce Jésus a voulu dire par ses paroles : « Aimez-vous les uns les autres » et que l’Eglise appelle la charité : l’aide au plus petit, au plus démuni et aux plus pauvres.
Frydman s’il était né entre 1936 et 1945 ne serait sans doute pas de ce monde parce que les nazis considéraient les Juifs comme« différents ». Il ne serait pas là pour nous dire que la destruction d’embryon éviterait des prises en charge couteuses pour la Sécurité Sociale. Pour nous dire que l’avenir de la société est dans l’uniformité d’où naquit l’ennui. Le monde de Frydman est celui du vide, de l’ennui. Sans doute celui de l’enfer.
Jean-Pierre Dickès
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