La tragédie de Pittsburgh, qui arrive décidément fort opportunément, a été commise par un homme qui voulait venger les victimes des migrants, toute comme l’attentat fait par Dylan Roof qui voulait attirer l’attention sur les 32.000 viols racistes annuellement commis contre les femmes et les fillettes blanches aux Etats-Unis.
Dans l’un de ses articles délirants dont il a le secret, Jean-Patrick Grumberg déclare le 28 octobre dans les colonnes du site extrémiste juif Druzz que les nazis et les musulmans ont toujours été alliés contre les Juifs. La vérité est ailleurs et est surtout beaucoup plus complexe. Sans rappeler les alliances entre nazis et sionistes entre 1933 et 1944 (on ne recommandera jamais assez la lecture du livre de Jean-Claude Valla Le Pacte germano-sioniste, 7 août 1933 et celui d’Emmanuel Ratier Les guerriers d’Israël), l’ouvrage de l’activiste de gauche Lyndon Hermyle LaRouche Jr., viscéralement antinazi, The Ugly Truth about the ADL rappelle combien l’Anti Defamation League, émanation des sinistres B’naï Brith, a instrumentalisé par le passé des néonazis américains, y compris dans la planification d’attentats antisémites. Quelques exemples tirés de ce livre :
Mark Mordechai Levy, le chef de la Ligue de Défense Juive, classée comme organisation terroriste par le FBI en 2001 (et ayant obtenu des privilèges en France par Fabius en 1986), qui était parvenu à se montrer devant les domiciles d’Alexander Michel Odeh (militant antiraciste chrétien palestinien, assassiné par des juifs le 11 octobre 1985) et de Tscherim Soobzokov (résistant anticommuniste de Circassie, assassiné par des juifs 6 septembre 1985) la veille de leur assassinat, maintenait des contacts fréquents avec Irwin Suall, le chef de la division de recherche de l’ADL.
Le 16 février 1979, le dit Levy, utilisant pour cette occasion le pseudonyme « Guttman », déposa auprès de l’U.S. Park Service de Philadelphie une demande d’autorisation pour organiser une manifestation. La demande déposée par Levy/Guttman n’était pas faite au nom de la JDL. Levy se faisait passer pour un dirigeant de l’American Nazi Party cherchant à obtenir une autorisation pour une manifestation du Ku Klux Klan et du Parti Nazi au Hall de l’Indépendance, le site de la signature de la Déclaration d’Indépendance. D’après le permis pour la manifestation, Levy voulait organiser une « manifestation suprémaciste blanche, pour montrer aux masses blanches l’unité de la race blanche, et pour montrer au monde que les nègres et les Juifs sont des lâches. » Parmi les accessoires listés par Levy dans la demande d’autorisation, on pouvait trouver : « des swastikas, des bannières, des uniformes nazis, des accessoires du KKK […] des croix en feu, des pancartes en forme de swastika disant ‘‘Hitler avait raison — gazons les Juifs communistes’’. »
Opérant depuis les bureaux de la JDL à Philadelphie, Levy organisa les chapitres locaux du KKK et les groupes néo-nazis pour qu’ils participent à la manifestation du Hall de l’Indépendance. Levy disposait d’un relais au KKK de Trenton, dans le New Jersey, en la personne de James Rosenberg, également connu sous les noms de « Jimmy Mitchell » et « Jimmy Anderson ». Rosenberg était un employé à plein de temps de la division de recherche de l’ADL qui avait réussi à infiltrer le chapitre local du Klan. Rosenberg venait tout juste de tenter, sans succès, de pousser certains membres du KKK local à faire sauter le quartier général de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP, financée notamment par l’URSS) à Trenton. Au même moment où il se faisait passer pour le néo-nazi « James Guttman », Levy mobilisait par ailleurs la communauté juive et tous les groupes violents de la gauche radicale de la région de Philadelphie pour qu’ils participent à la manifestation du Hall de l’Indépendance afin qu’ils « s’opposent » au KKK et aux nazis. Tous les ingrédients étaient présents pour qu’on assiste à une émeute de grande ampleur — offerte gracieusement par l’ADL.
Heureusement, la presse de Philadelphie eut vent à temps de l’arnaque de Levy contre le Park Service, qui annula le permis de manifester lorsqu’un journal de Philadelphie titra : « L’organisateur de la manifestation nazie est en fait Juif ». Les supérieurs de Levy à l’ADL ordonnèrent alors à ce dernier de faire profil bas pendant un certain temps.
Le 21 juin 1964, les activistes Andrew Goodman, Robert Cheney et Mitchell Schwerner furent assassinés, ce qui envoya une onde de choc à travers l’Amérique, de nombreuses personnes commençant à réaliser que la Confédération, loin d’être anéantie, était au contraire bien portante et décidée à inverser le mouvement en faveur de l’égalité des droits pour toutes les races — au moins dans le Sud profond. Or, l’ADL s’allia au KKK pour commettre un attentat… antisémite le 30 juin 1968 à Meridian, Mississipi, contre le domicile du dirigeant de l’ADL, Meyer Davidson. Suite à une fusillade avec la police, une klanswoman, l’institutrice Kathy Ainsworth mourut, et un klansman, Thomas A. Tarrants III survécut miraculeusement à l’attaque après avoir été visé par plus de 70 balles tirées par 22 policiers locaux et des agents du FBI. Ils s’étaient rendus cette nuit-là au domicile de Davidson pour y déposer une bombe devant sa porte, ignorant que le dirigeant de leur propre chapitre du Klan les avait trahis, et qu’une petite armée composée de policiers et de tireurs d’élite du FBI était tapie dans les buissons pour leur tendre une embuscade. L’affaire avait été entièrement montée par l’ADL. L’agent provocateur infiltré dans le chapitre local du KKK qui avait piégé Tarrants et Ainsworth était l’un des assassins de Goodman, Cheney et Schwerner. Cet agent était Alton Wayne Roberts qui, libéré sous caution, était dans l’attente de son procès en compagnie de six autres membres des Chevaliers Blancs du Ku Klux Klan pour les meurtres de Philadelphie dans le Mississippi, lorsqu’il conclut un accord avec le directeur régional de l’ADL, Adolph Botnick. Botnick, qui vivait à la Nouvelle-Orléans, était un ami de longue date de Guy Bannister, l’ancien agent spécial du FBI impliqué par le procureur Jim Garrison dans l’assassinat du président John F. Kennedy. Botnick accepta de payer 69 000 $ à Alton Wayne Roberts et à son frère Raymond Roberts pour qu’ils deviennent des agents provocateurs stipendiés par l’ADL, et ce avec la bénédiction de l’agent spécial du FBI Frank Watts et de l’inspecteur de police Luke Scarborough, tous deux basés à Meridian. 25 000 $ en billets de vingt dollars furent remis aux frères Roberts à la Nouvelle-Orléans quelques jours avant l’embuscade menée contre Ainsworth et Tarrants.
À l’époque où fut conclu ce marché, les Chevaliers Blancs, dirigés par les deux frères Roberts, avaient commis une série d’attentats à la bombe au cours des neuf derniers mois. Les deux frères étaient les principaux suspects dans dix actes distincts de violence raciste, en plus des meurtres de Philadelphie. Trois de ces attaques avaient été dirigées contre des synagogues et des figures de la communauté juive du Mississippi. Les frères Roberts, ainsi qu’ils l’avaient convenu avec Botnick, ordonnèrent à deux de leurs sous-fifres du Klan de déposer une bombe au domicile de Davidson. Ils informèrent ensuite le FBI et la police locale sur l’heure exacte à laquelle l’attaque devait avoir lieu.
En récompense de leurs bons et loyaux services envers l’ADL suite à l’attentat contre Davidson, les deux frères ne furent condamnés qu’à des peines mineures et furent intégrés au programme de protection des témoins du FBI. Alton Wayne Roberts passa moins de trois années derrière les barreaux pour sa participation dans les meurtres de Goodman, Cheney et Schwerner.
L’incident de Meridian était un classique de l’ADL. La Ligue s’est servie de « l’attaque raciste » contre Meyer Davidson pour récolter des fonds sous forme de dons. L’argent récolté couvrit plus que largement le coût du recrutement des deux membres du KKK en tant qu’agents provocateurs permanents à l’intérieur du Klan. La Ligue utilisa le financement des frères Roberts pour tisser des liens plus étroits que jamais avec le FBI, qui était ravi de voir l’ADL financer et diriger deux des terroristes les plus violents du Klan.
Hristo XIEP
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