Le Concile, c’est Prométhée accomplissant son larcin. Cet événement religieux a été une manœuvre de « prudence humaine », menée par une hiérarchie instituée divinement, qui a fait brûler en l’honneur des hommes un encens qui était destiné à Dieu. De même que dans la parabole de l’intendant infidèle, le Concile a effacé les dettes dont les hommes étaient redevables envers Dieu, en promettant à tous le salut ; et dans le culte de la nouvelle messe, ils donnèrent à l’homme la meilleure part. Cependant les conséquences ne manquent pas, puisque la boite de Pandore a déversé ses maux sur toute l’Eglise, tandis que la hiérarchie catholique est restée enchaînée, rongée de l’intérieur par sa propre incohérence. Quel Hercule pourra la délivrer ?…

Vatican II (1962–1965) a‑t-il été bien compris dans l’Église ? Benoît XVI répondit en son temps : ce concile a été mal compris. Quarante après la fin de l’événement, et au terme de tous les changements qu’il avait amenés dans l’Église – liturgie, catéchisme, droit canon, vie des séminaires, quotidien des paroisses –, ce pape, qui, jeune prêtre, avait participé à Vatican II, avoua en effet : « Nous avons mal interprété le concile ». Cette confession avait de quoi provoquer un séisme moral.

Alors, a‑t-on bien ou mal compris Vatican II ? Comment faut-il interpréter, quelle « herméneutique », comme on dit, doit-en faire ? Selon certains prêtres et évêques, ce concile a représenté dans l’Église catholique une rupture avec la Tradition, et ce fut une bonne chose. Mgr Marcel Lefebvre, ainsi que la Fraternité Saint-Pie X après lui, y a vu également une rupture, mais estime qu’elle fut une catastrophe pour l’Église. Enfin, aux yeux de Benoît XVI et de plusieurs courants dits « conservateurs », Vatican II, malgré certaines apparences, fut non en rupture mais en continuité avec le passé de l’Église et sa doctrine traditionnelle.

Qui a raison ? Ce livre pose des jalons solides pour répondre à la question, et, chemin faisant, aboutit à faire la lumière sur un fait plus profond : cette réunion au sommet, à Rome, est dans la continuité d’un courant de pensée, apparu à la Renaissance, appelé l’humanisme. Vatican II en représente, en fait, l’irruption dans la religion de Jésus-Christ.

Un sommaire détaillé présente ce travail magistral, divisé en quatre parties :

  • CE QUE FUT LE CONCILE VATICAN II
  • L’HOMME NOUVEAU
  • LA NOUVELLE EGLISE
  • UNE NOUVELLE RELIGION

Grâce à cet essai, sous les yeux du lecteur, projecteur après projecteur, la lumière se fait, une lumière pour qui accepte de voir : Vatican II c’est, comme Prométhée osa le faire jadis, dans la mythologie grecque, le détournement, au profit de l’homme, du culte divin.

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Prométhée, la religion de l’homme,  abbé Alvaro Calderon, 280 pages, éditions Clovis, 20.90€.

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