L’examen du projet de loi « immigration » porté par le ministre de l’Intérieur, Gérard Darmanin, a été stoppé net par une « motion de rejet » votée par les groupes politiques de gauche, insoumis, socialistes, écologistes et communistes, par Les Républicains (LR) et par le Rassemblement National (RN).
La motion de rejet préalable à ce projet de loi a été adoptée par 270 voix contre 265
Le projet de loi « pour contrôler l’immigration et améliorer l’intégration », promis par Emmanuel Macron durant sa campagne de 2022, est toujours autant rejeté par la gauche et la droite bien que ce ne soit pas pour les mêmes raisons. La première le trouve trop dur, la seconde trop laxiste, mais les deux en profitent pour rejeter unanimement Macron, Darmanin and Co.
Après être passé au Sénat qui a fait son travail de connivence avec le gouvernement en le durcissant un peu, histoire de plaire à la droite molle, le projet de loi sur l’immigration a repris son parcours parlementaire, avec l’examen attendu à l’Assemblée le 12 décembre dernier qui sera un jour noir pour l’actuel ministre des « Dissolutions ».
Les députés lui ont infligé une énorme claque en adoptant tous bords confondus, par 270 voix contre 265, une motion de rejet préalable à ce projet de loi, le renvoyant au placard pour un bon moment. Les groupes politiques de gauche, insoumis, socialistes, écologistes et communistes, Les Républicains (LR) et le Rassemblement National (RN), c’est-à-dire l’opposition, ont voté la motion de rejet présentée par le groupe écologiste. Un scénario auquel le gouvernement ne s’attendait pas. Coup dur pour l’exécutif, c’est surtout un camouflet pour Gérard Darmanin qui promettait pourtant depuis des mois être capable de trouver un chemin pour faire passer ce texte crucial.
Une défaite cuisante pour Darmanin, l’arrogant ministre des « Dissolutions »
Son appel au débat, un comble pour le ministre d’un gouvernement borné qui en est à son 20e 49.3 depuis le début de ce quinquennat, soit en moyenne un par mois, n’aura pas été entendu : « Refuser le débat », argumentait-il, c’est « refuser de débattre des sujets qui intéressent les Français », avant de gonfler le torse avec un tonitruant et vide, « Moi, je n’ai pas peur du débat, et je le souhaite. Il y a des millions de Français qui nous regardent ».
Après ce rejet, de nombreux députés ont demandé la « dissolution » de Darmanin, sa démission en clair. « Son projet de loi ne contient aucune mesure d’ampleur pour reprendre le contrôle. Dans une démocratie fonctionnelle, il démissionnerait », a tweeté sur X (ex-Twitter) le président du RN, Jordan Bardella.
Gérald Darmanin a été convoqué ce lundi soir à l’Elysée. « De retour de Toulouse où il était en déplacement, le président de la République va s’entretenir avec le ministre de l’Intérieur », a annoncé l’entourage d’Emmanuel Macron. Lors de leur discussion, le ministre de l’Intérieur a proposé sa démission, « refusée » par le Président, a fait savoir l’Elysée.
Morale de l’histoire : ce projet de loi divise l’hémicycle mais moins que le gouvernement de Macron et l’arrogant ministre des « Dissolutions ».
Francesca de Villasmundo
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