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Prison ferme pour un fumigène : des condamnations de manifestants contre le gouvernement ?

hommen rolland garosTout le monde se souvient de l’action spectaculaire des Hommen, ce mouvement né dans la contestation contre le mariage homosexuel, lors de Roland-Garros de 2013. Les images avaient fait le tour du monde. Pour cette action, 8 Hommen avaient été placés en garde-à-vue. 4 ont été relativement vite libérés tandis que les autres après plus de 24h de garde-à-vue devaient être jugés pour comparution immédiate. Finalement, le jugement a été reporté un mois plus tard. Le procès du 18 juillet a été annulé pour des raisons juridiques. Le gouvernement a fait appel et le nouveau procès s’est tenu avant-hier. Le délibéré a été fixé au 23 septembre 2014.

Au-delà de la régularité de la procédure sur laquelle la justice ne s’est toujours pas prononcée, ce sont les réquisitions du procureur général qui sont disproportionnés. Il a requis six mois fermes contre l’un des accusés. Cette réquisition se base sur l’article 132-75, considérant comme une arme un fumigène. Or depuis des années, l’utilisation de fumigènes est l’objet d’une lutte de la LFP (Ligue de Football Professionnel) contre les supporters, qui les introduisent dans les stades. On en parle d’ailleurs en général que dans le foot. Le fumigène est depuis longtemps l’objet de tension entre la justice et les supporters, qui le considèrent comme un objet festif et sans danger si utilisé dans un cadre strict. Pour les ultras, cela fait partie du folklore. On ne compte plus les sanctions ces derniers temps mais qui, malgré la loi, n’ont jamais à ma connaissance abouti à des peines de prison ferme mais plutôt du sursis même quand le supporter ne s’est pas que contenter d’en allumer mais d’en jeter aussi. En général, les sanctions sont des interdictions de stade et des amendes. Les clubs sont aussi frappés parfois par des amendes ou des huis-clos. Va-t-on donc aussi sanctionner la Fédération française de tennis pour ses failles de sécurité ?

Après la manifestation de Nantes contre Notre-Dame des Landes qui avait été l’objet de nombreux débordements en avril dernier, l’un des manifestant a été condamné à un an de prison ferme pour le jet d’un fumigène. Les proches  avaient dénoncé une parodie de procès et un dossier vide avec le seul but de faire un exemple. Pour l’Hommen qui est aussi concerné par cette peine de prison ferme pour fumigène, il semblerait bien que l’État ne veuille pas perdre la face et cherche un prétexte pour pouvoir prononcer une peine de prison qui parait sévère au vue des faits, qui n’ont blessé personne.

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