Hubert Seipel est un journaliste d’investigation allemand, réalisateur de documentaires politiques et économiques, et fut le premier journaliste à interviewer Edward Snowden. Il a rencontré pour la première fois Vladimir Poutine en 2010, en préparation du tournage de Moi, Poutine – un portrait, diffusé en 2012 sur la chaîne de télévision allemande ARD. Depuis, Hubert Seipel est devenu un intime du président russe, l’accompagnant lors de déplacements officiels et privés.
Vladimir Poutine est conscient de l’effet qu’il produit dans le monde. Et il s’en sert à loisir. Il a depuis longtemps renoncé à voir son image à l’étranger changer de son vivant. Poutine fait partie, en Occident, des politiciens pris plus volontiers pour cibles par les journalistes. On le soupçonne de n’avoir que de funestes intentions. Les principaux médias occidentaux travaillent depuis des années à le déconsidérer. La plupart du temps, ils omettent de mentionner qu’il a été plusieurs fois élu par la majorité des Russes. Vladimir Poutine accapare notre attention, il fait parler de lui depuis plus d’une décennie. Un personnage important, très controversé, et un irremplaçable point de référence.
Qui est donc Vladimir Poutine ? Qu’est-ce qui l’anime, qu’est-ce qui l’a façonné ? Ce livre se veut une approche de son univers. Pour rédiger cet ouvrage, Hubert Seipel a parlé, en marge des entretiens avec Poutine, à plusieurs de ses compagnons de route moscovites et aussi à des politiciens à Berlin, Bruxelles ou Washington.
D’importantes périodes de la vie de Poutine se sont déroulées parallèlement à des ruptures de l’histoire de son pays. Il passa son enfance à Saint-Pétersbourg, dans la stabilité d’une époque de normalité soviétique. Il vécut l’effondrement de son pays alors qu’il revenait de cinq ans de service à Dresde comme espion étranger, et reprenait pied dans la vie civile en tant que juriste dans l’administration de sa ville natale. Quelques années plus tard, il put observer, comme fonctionnaire au Kremlin, la décrépitude de l’ordre étatique et apprit rapidement à saisir les mécanismes du pouvoir durant l’ère Eltsine.
Depuis, il essaie, comme président, de redonner à sa nation le sentiment de sa propre valeur, qui avait été rudement mis à l’épreuve. Pour cela, il puise dans l’histoire de son pays et s’inspire des leçons de son passé, depuis l’empire des tsars jusqu’à l’Eglise orthodoxe, en passant par les particularités de l’ex-Union soviétique, que cela plaise à l’Occident ou pas.
Poutine, une vision du pouvoir, Hubert Seipel, éditions des Syrtes, 360 pages, 22 euros
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