Rencontrant la délégation africaine, venue à Moscou pour plaider la cause de la paix en Ukraine, Poutine a réitéré ce qu’il avait dit par le passé, à savoir qu’en avril de l’année dernière, Kiev et Moscou étaient parvenus à un accord pour mettre fin aux hostilités, mais qu’ensuite cela n’avait pas été suivi.
Le document signé par Kiev et Moscou
Vladimir Poutine a montré à ses interlocuteurs l’accord écrit (ici la vidéo), signé par le chef de la délégation ukrainienne, qu’il ne pouvait évidemment pas signer s’il n’avait pas préalablement reçu l’approbation de Zelensky.
Le Premier ministre israélien Naftali Bennett, qui avait également tenté une médiation, avait également parlé de cet accord initial entre la Russie et l’Ukraine. Cette fois Poutine, devant la délégation africaine, a montré le document signé par les Ukrainiens.
« Ce projet de traité a été signé par le chef de l’équipe de négociation à Kiev. Il s’appelle le Traité sur la neutralité permanente et les garanties de sécurité de l’Ukraine ».
Les grandes lignes de l’accord signé
Il comporte 18 articles au total, avec un document lié à l’armée et d’autres qui lui sont attachés. Toutes les conditions avaient été convenues, il explique même en détail l’équipement militaire et le personnel des forces armées ». Les grandes lignes de l’accord signé étaient les suivantes :
– La Russie aurait retiré ses troupes de Kiev, Soumy et Tchernigov ;
– L’Ukraine déclarerait sa neutralité ;
– L’Ukraine aurait réduit ses forces armées ;
– L’Ukraine aurait renoncé à ses aspirations à l’OTAN en échange de garanties de sécurité d’un groupe de pays : le Royaume-Uni, les États-Unis, la Turquie, la France, la Chine et la Biélorussie.
La Russie a alors retiré ses troupes. Ce retrait a été décrit dans les médias occidentaux comme la défaite de la Russie dans la bataille de Kiev. Il s’est avéré qu’il s’agissait en fait d’un geste de bonne volonté. Et pour l’arrêter, Boris Johnson s’est précipité pour rencontrer Zelensky qui par la suite, « sur ordre de Washington, a jeté ce traité dans la poubelle de l’histoire » a souligné le président de la Fédération de Russie. Il y a des dates et des déclarations officielles qui confirment cette version de la Russie.
Des dates et des déclarations officielles qui confirment cette version de la Russie
L’Occident n’était pas prêt pour une paix en Ukraine, d’où l’effondrement des négociations, enterrées définitivement quelques jours après la mise en scène des massacres de Bucha qui, dramatisant encore plus la situation, rendit impossible le dialogue entre les parties.
L’accord a été confirmé, bien qu’en mode propagande, par Andrey Yermak, chef de cabinet du président ukrainien, dans une interview au Wall Street Journal mercredi 17 juin :
« Les Russes ont tenté d’atteindre leurs objectifs par des négociations avec l’Ukraine jusqu’en février 2022. Ce qu’ils (les Russes) n’ont pas réussi à obtenir en de nombreuses heures de négociations, ils ont essayé de l’obtenir par des moyens militaires après le 24 février 2022 ».
Ainsi, ce que Poutine a dit à la délégation africaine venue à Saint-Pétersbourg pour servir de médiateur dans la crise est confirmé par l’ennemi.
Les bellicistes, les Etats-Unis et l’OTAN, ont tout sabordé. L’accord déchiqueté, le carnage continue
En passant, on peut noter que les médias occidentaux ont minimisé cette nouvelle. Car évidemment, avec elle, tout le château de cartes construit sur cette guerre allait s’effondrer. Et pour obscurcir encore plus l’actualité, il n’y a pas de meilleur moyen que de la recouvrir d’une autre. Cela pourrait expliquer, par exemple, l’enquête du New York Times sur la responsabilité présumée de la Russie dans l’effondrement du barrage de Kakhovka.
La Russie avait accepté, l’Ukraine aussi (au-delà des déformations posthumes de la propagande), les bellicistes cachés, les Etats-Unis et l’OTAN, ont tout sabordé. D’où les centaines de milliers de victimes successives, d’un carnage sans fin.
Francesca de Villasmundo
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