La France est arrivée à un taux de natalité n’assurant plus la reproduction nécessaire à l’équilibre démographique du pays. Or nous sommes à une période à laquelle les enfants nés du baby boom de l’après-guerre arrivent à la retraite. Comme les régimes des retraites sont déficitaires, qu’en sera-t-il dans un pays où le nombre de vieillards sera beaucoup plus important que celui des actifs ?
L’article du 5 janvier publié par la revue Public Library of Science (PLOS) invitera sans doute les Français à avoir un peu plus d’enfants.
Le phénomène du vieillissement est lié en partie à la longueur des télomères. Ceux-ci sont des parties non codantes se trouvant aux extrémités des chromosomes lesquels sont dans les noyaux de toutes les cellules de notre corps. Les télomères diminuent à chaque fois que la cellule se divise ; jusqu’au moment où ils disparaissent : c’est la mort cellulaire. Le responsable en est le stress oxydatif lié au tabac, à l’alcool, aux graisses, aux carences en vitamines, les ultra-violets, les médicaments ; tous ces facteurs entraînent une usure des télomères, donc favorise le vieillissement du corps.
Or la grossesse entraîne une augmentation colossale de la production d’œstradiol, une hormone naturelle du cycle menstruel. Celle-ci ci a des propriétés anti-oxydantes considérables à forte dose. Une étude effectuée par des chercheurs de l’université Simon Fraser au Canada a permis d’établir que les femmes ayant eu beaucoup d’enfants avaient des télomères beaucoup plus longs que ceux des femmes du même âge n’ayant pas eu d’enfants. De plus cette longueur a été mesurée de manière très précise. Chaque grossesse entraîne une préservation quantifiable des télomères. Techniquement c’est très simple : comme pour les recherches sur l’ADN, il est fait un prélèvement au niveau des cellules de la bouche qui sont ensuite étudiées au microscope électronique. L’intérêt de cette étude est qu’elle a été diligentée sur 13 années. Elle a permis de constater que les grossesses avaient un effet protecteur sur les télomères donc ralentissaient les ravages du temps sur le corps de la femme.
Un autre facteur anti-vieillissement semble moins évident. Les femmes ayant des enfants sont beaucoup plus protégées par l’entourage socio-familial ; en fait est impliqué le soutien social et celui des proches comme les parents, les voisins, les associations d’aide à ce type de familles
Alors mesdames, si vous voulez rester jeunes, ayez des enfants ; et comme on disait jadis, « travaillez pour la Patrie » !
Jean-Pierre Dickès
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