A quoi doit donc servir la « Convention de la droite » qui se tiendra le 28 septembre à la Palmeraie ?
Officiellement, elle a pour objectif de « construire l’alternative au progressisme ». Mais lorsqu’on s’aperçoit que cette convention débutera à 13h « jusqu’à tard dans la nuit », avec une trentaine d’intervenants, cela laissera de toute évidence peu de temps à des interventions fouillées. Sans compter que sur ces quelques heures de convention, des débats se tiendront avec des contradicteurs tels que le « philosophe » Raphaël Enthoven, surtout célèbre pour être l’ex de Carla Bruni épouse Sarkozy, ou le député LREM Aurélien Taché.
Au vu du programme, cette « convention de la droite » tiendra plutôt du barnum médiatique, avec des tas de fortes personnalités cherchant à se voler la vedette. Mais pas sûr qu’on puisse y voir plus clair au sujet des idées communes défendues ni des objectifs politiques concrets ambitionnés.
Bien sûr, tout le monde pense à l’élection présidentielle de 2022. Mais derrière quel candidat (ou quelle candidate) pourrait se rassembler cette droite-là ?
Marion Maréchal (qui n’aime plus être appelée Le Pen) se diront certains, comme s’il s’agissait d’une évidence. Mais voilà des mois que Marion Maréchal avance puis recule ses pions au point que plus personne ne sait quelles sont ses véritables intentions politiques. Le sait-elle elle-même ? Il est permis d’en douter quand on la voit rechercher par tous les moyens l’attention médiatique tout en répétant qu’elle ne souhaite pas affronter sa tante Marine Le Pen.
Eric Zemmour, alors, diront d’autres. C’était le vœu de son ami Patrick Buisson, ex-conseiller de Sarkozy. Mais Buisson a refusé de participer à cette « convention de la droite ». Et Zemmour semble lui-aussi indécis sur la place qu’il devra/voudra occuper en 2022.
Laurent Wauquiez, dans ce cas, affirment quelques calculateurs. Car l’ancien président des Républicains et toujours président de la région Auvergne-Rhône-Alpes se fait discret mais ne réfléchit pas moins à la façon de revenir dans la course pour la présidentielle de 2022. Il encourage donc en douce ses amis à se rendre à cette convention. Il y voit une bonne occasion de renforcer Marion et donc d’affaiblir Marine. Selon les proches de Wauquiez, c’est la voie royale pour qu’il s’impose. Il serait d’ailleurs prêt à promettre un ministère à Nicolas Dupont-Aignan pour le rallier à son panache de nouveau « rassembleur ».
Bref, vous l’aurez compris, au soir du 28 septembre, vous ne saurez toujours pas pour qui roule cette « convention », chacun voyant midi à sa porte.
Mais il y aura le show. Ivan Rioufol, Paul-Marie Coûteaux, Gilles-William Goldnadel et Gilbert Collard rivaliseront pour attirer à eux micros, caméras et photographes.
Tout va bien, la droite est sauvée…
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