L’affaire avait fait grand bruit le 18 mai dernier lors d’une manifestation au Panthéon pour marquer son mécontentement de la validation par le Conseil Constitutionnel de la loi sur le mariage homosexuel. Un manifestant, plus connu sur les réseaux sociaux comme Affreux Droitard, aurait aspergé d’essence un commissaire de police après avoir allumé un feu. Il avait fait plus de 48 h de garde-à-vue avant d’être relâché pour être convoqué ultérieurement. Valls et les médias s’étaient emparés de l’affaire. Ensuite, on n’en a plus entendu parler avant que le principal intéressé ne donne sa version des faits hier sur internet suite à la nullité de la procédure. Il nous a accordé un entretien, en acceptant de revenir sur l’affaire.
« C’était lors d’une manifestation dite non-autorisée le 18 mai au Panthéon suite à la validation par le Conseil Constitutionnel de la loi sur le mariage homosexuel. J’ai voulu faire un feu comme la CGT le fait souvent. J’étais en train de l’allumer quand les CRS ont chargé et du liquide d’essence a volé et atteint un commissaire par mégarde. Je ne m’en suis même pas rendu compte tellement j’étais occupé à allumer le feu. » Ce n’est pas à ce moment-là qu’Andrea Ngombet, dit l’Affreux Droitard, sera arrêté. A la fin de manifestation, les policiers vont former une nasse pour expulser les manifestants, un à un : « Je passe un premier rideau puis au deuxième, j’entends : celui-là, on l’attrape. A ce moment-là, je mets les mains sur le ventre pour éviter d’être menotté. Je reçois un coup sur le visage pour me faire lâcher prise et je saigne du nez. » Il atterrit au commissariat du 6ème où il croit qu’il va faire l’objet d’un contrôle d’identité ou d’un rappel à la loi mais : « je me retrouve accusé de tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’ordre public ». A partir de là, tout s’enchaîne mais l’Affreux Droitard a tenu à donner sa version des faits après la fin de la procédure : « J’attendais d’être totalement blanchi pour m’exprimer sur le fond de l’affaire. Le ministère public se réserve le droit de formuler d’autres charges mais il y a tellement d’incohérences et d’erreurs dans le dossier qu’en fait il préfère rester sur cet équilibre pour l’instant. »
Pour Andrea Ngombet, il y a d’abord eu dans cette affaire : « une volonté réelle de punir » mais par la suite de créer un amalgame : « dans Libération, la photo de l’article représente les Hommen ». Le mardi suivant, le ministère de l’intérieur fait une déclaration : « tout le monde dit qu’on a failli tuer un commissaire alors que c’était un geste accidentel. Le ministère oriente le débat sans rien savoir et sans attendre les conclusions. Cette mise en examen était outrancière » D’ailleurs après l’arrestation, la police est bien embêtée : « elle ne savait pas quoi faire. Elle s’attendait à un catholique intégriste blanc et elle se trouvait face à un individu qui ne correspondait pas aux critères. » La manipulation ne s’arrête pas là : « un article de Rue89 a écrit que j’avais été viré de l’UMP alors que ce n’était pas vrai. Je me suis simplement mis en retrait pour ne pas causer de tort au parti. » Cependant malgré l’instrumentalisation de l’affaire et les choses qui commencent à sortir, l’Affreux Droitard ne s’attend pas à ce que les grands médias ne rétablissent la vérité sur les faits d’eux-mêmes : « Je me suis servi de mes propres réseaux. Grâce à ça et à twitter, on peut faire pression sur les médias. »
Andrea Ngombet est bien conscient qu’il aurait pu avoir le même sort que Nicolas Bernard-Buss et se retrouver en prison : « Oui j’aurai pu et en pire. A un moment, il a été question de comparution immédiate. Le week-end prolongé de la Pentecôte m’a sauvé. On est arrivé une minute trop tard puis il y avait vice de procédure. » Toute cette affaire n’a pas fait faiblir sa mobilisation mais il est porteur d’un nouveau message : « Manuel Valls est un nouveau danger. Il faut être vigilant et lui faire barrage. Il a un discours creux mais un caractère ultra-autoritaire. Il est dans l’acharnement et la violence permanente pour arriver à ses fins. C’est à celui qui sera le plus fort. » Si aujourd’hui l’Affreux Droitard refera du feu : « ce sera pour un barbecue avec des amis autour d’une bière. » Mais oui il remanifestera car : « c’est pour la défense des droits des plus faibles et c’est important. »
Le combat continue donc pour l’Affreux Droitard mais il veut aller plus loin car : « le gouvernement représente une certaine France. On a deux France qui s’opposent. On est dans un changement de civilisation et on a ouvert une boîte de Pandore. » En attendant, les médias restent toujours silencieux sur cette affaire qui a fait grand bruit pour au final pas grand chose mais dont le but était bien de manipuler. Les gens auront-ils droit au fin mot de l’histoire ? Rien n’est moins sûr !
NB: nous n’avons pas tenu à raconter toute l’histoire car tel n’était pas le but. Nous conseillons donc aux lecteurs qui voudraient avoir tous les détails de se rapporter à l’article de l’intéressé: http://www.itinerarium.fr/affreuse-liberte/
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