Hier, nous évoquions la charia en Grèce. Au Royaume-Uni, la charia peut également faire son apparition de façon insidieuse, en raison de la politique des “accommodements” qui institutionnalise un système juridique parallèle fondé sur la foi et les coutumes des immigrants. Au nom du multiculturalisme, le Royaume-Uni a développé la validation du communautarisme.
La communauté pakistanaise du Royaume-Uni peut ainsi compter, au nom de l’antiracisme et de la lutte contre les discriminations, sur un système légal britannique qui s’adapte à ses pratiques religieuses et culturelles. Or les Pakistanais sont majoritairement musulmans et les jeunes générations de Pakistanais installés au Royaume-Uni affirment cette identité islamique et se réfèrent à la charia.
Quelles sont les différences de traitement perceptibles ? Il y a, par exemple, la dispense accordée aux enfants de moins de quinze ans des familles pakistanaises concernant les cours d’éducation sexuelle dans les écoles publiques. Question logique : pourquoi faut-il être un parent musulman pour avoir le droit de ne pas envoyer ses enfants suivre de tels cours ? Ce droit devrait naturellement être conféré à n’importe quel parent.
La règlementation britannique autorise également les élèves musulmans des écoles publiques à se référer à leurs propres usages concernant le sport, l’uniforme et la prière.
Mais “l’accommodement” le plus significatif concerne la polygamie. Approuvée par le Coran et autorisée par le Pakistan, la polygamie est bien tolérée “de fait” au Royaume-Uni à la suite de l’immigration massive de populations musulmanes. 
Le plus hallucinant, c’est que c’est l’Archevêque de Canterbury qui, en février 2008, avait prôné l’adoption de certains éléments de la charia dans la législation britannique, soutenu dans cette folie par un ancien Lord Chief Justice qui affirma qu’autoriser les musulmans à choisir, dans certains cas, s’ils veulent être gouvernés par la charia, n’était pas en contradiction avec les lois britanniques.
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Sont ainsi apparus des tribunaux religieux islamiques d’arbitrage appelés Muslim Arbitration Tribunal. Et, indirectement, les tribunaux judiciaires du Royaume-Uni peuvent être amenés à faire exécuter des sentences arbitrales prononcées par ces tribunaux islamiques…
La Law Society (équivalent du Barreau) a, de son côté, édité des notes pour établir des testaments conformes à la charia. Dans ce cadre, les règles de succession peuvent surprendre en comparaison de ce qui prévaut pour les non-musulmans : “en règle générale, un héritier mâle reçoit un montant double de celui d’une héritière; les enfants illégitimes ne seront pas héritiers”.
A la fin de l’année 2012, Universities UK, organisme qui supervise les universités britanniques, avait émis des directives autorisant des règlementations distinctes pour les filles sur base de considérations liées à l’islam. Après diverses réclamations, ces directives ont été cassées. Mais un vaste débat a amené les opposants à ces directives à être qualifiés “d’islamophobes”.

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