Le 30 mars dernier, le Parlement hongrois avait accordé au gouvernement des pouvoirs spéciaux, pour une période non encore définie par une date d’expiration. Ces pouvoirs spéciaux étaient liés à l’urgence du coronavirus, et non à un chèque en blanc, en vertu duquel l’exécutif aurait pu légiférer par décret.
Ce qui a effrayé les opposants politiques et les observateurs médiatiques, c’était l’absence de date de fin pour les pouvoirs spéciaux. Orban s’était défendu en affirmant que personne ne pouvait savoir quand la pandémie prendrait fin, mais cela n’a pas empêché la conscience morale universelle, qui dicte le Bien et le Mal, -et la Hongrie de Orban c’est le Mal-, de déclencher l’alarme dictatoriale. D’autres plaintes concernaient le large éventail de domaines dans lesquels le gouvernement pouvait légiférer par décret, notamment la liberté d’expression et la presse. De quoi inquiéter terriblement les politiciens occidentaux qui n’hésitent pas chez eux à gouverner par décrets, à tracer leurs concitoyens à travers des applications anti-Covid, à censurer leurs propos sur les réseaux sociaux, via des lois Avia…
Pour rappel, les mesures restrictives appliquées par la Hongrie ont été moins sévères que celles appliquées par l’Italie et la France. Selon les données collectées par Google mises à jour au 16 mai 2020, la mobilité des citoyens est beaucoup moins réduite que dans les deux autres pays cités : mobilité à des fins récréatives -29% (contre -61% en Italie), vers les marchés et les pharmacies – 7% (contre -26% en Italie), les parcs sont restés ouverts. Contrairement à la France et l’Italie, les principales activités de production n’ont jamais été fermées par décret en Hongrie.
« La Hongrie mérite des excuses » a récemment déclaré la ministre de la justice hongroise, Judit Varga, qui a présenté, mardi 26 mai, le projet de loi visant à mettre fin à l’état d’urgence. « L’opposition a mené une campagne de désinformation sans précédent avec l’aide des médias libéraux dominants, tant en Hongrie que sur la scène internationale », a-t-elle fustigé. Quant à Viktor Orban, il peut être fier de son bilan : 505 décès ont été enregistrés en Hongrie, contre 33 072 en Italie, et 28 662 en France. Proportionnellement à la population, ils sont de 52,28 par million d’habitants contre 423 en France et 545 en Italie.
« Nous avons très bien géré la situation, bien mieux que des pays plus riches que nous », a vanté Viktor Orban, lors de son interview radiophonique hebdomadaire, vendredi 22 mai, en blâmant « la gauche » pour ne pas l’avoir soutenu.
Francesca de Villasmundo
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