Les photos diffusées par l’État islamique montrent des combattants
fortement armés. L’Europe est la cible privilégiée de ces assassins
soutenus par une cinquième colonne bien implantée chez nous.
Une telle démonstration de force de la part de l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) est inédite. Après la mort du «calife» de l’État islamique Abou al Hassan al-Hachimi al-Qourachi, annoncée le 30 novembre en zone irako-syrienne, les nombreux groupes affiliés à l’EI ont prêté allégeance à son successeur, Abou al-Hussein al-Husseini al-Qourachi. Répondant à l’appel du porte-parole de l’organisation terroriste, les différentes «provinces» de l’État islamique en Afrique, du Nigeria et jusqu’au Mozambique, ont mis en scène la proclamation d’allégeance.
Que tirer de ces images divulguées par l’organisation ? Selon les experts, les scènes se déroulent dans le sud de Ménaka ainsi que dans la zone dite «des trois frontières», entre le Burkina, le Niger et le Mali. Les armes visibles sont essentiellement des fusils d’assaut AK-47 et mitrailleuses AA52. «On aperçoit également quelques canons de 12,7 et 14,5mm, des mitrailleuses à double canon ZU-23, des lance-roquettes type RPG7.
«Les observateurs n’ignoraient pas que l’EIGS avait récupéré d’importants arsenaux au fil des années. Ce qui est inédit, c’est la possibilité de tels rassemblements, sans entraves, sans craindre aucune frappe», note Wassim Nasr. Une impunité qui n’existait pas du temps où la force Barkhane, appuyée de drones Reaper, surveillait la zone et gardait une puissance de frappes.
Autre élément majeur, la longueur des colonnes à perte de vue, qui témoigne d’une force numéraire non négligeable. «Cette quantité de combattants est impressionnante, surtout venant de l’EIGS qui a eu longtemps la réputation d’un petit groupe mobile et puissant», confirme Djallil Lounnas, professeur associé de relations internationales à l’Université Al Akhawayn au Maroc et spécialiste du terrorisme au Sahel : «C’est une démonstration de force. Avec ces images, l’EIGS s’affiche désormais renforcé en nombre, tout en gardant la mobilité qui a toujours fait sa force, avec des armes légères, des véhicules et des motos».
Source : Le Figaro
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