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Steve Witkoff, l’envoyé spécial de Trump au Moyen-Orient, avec Benjamin Netanyahu,
Steve Witkoff, l’envoyé spécial de Trump au Moyen-Orient, avec Benjamin Netanyahu,

Le plan de Donald Trump pour Gaza a fait couler beaucoup d’encre entre excitation d’un côté, consternation de l’autre. Mais finalement, avant tout, il a obligé les pays arabes à agir en faveur des Gazaouis. Et à maintenir et Netanyahu en laisse et la trêve en acte.

Par l’intermédiaire de Steve Witkoff, l’envoyé spécial de Trump au Moyen-Orient, la trêve est sauvée et un plan alternatif pour Gaza est demandé aux Arabes

Et si le plan de Donald Trump pour Gaza était autre que d’en faire une Côte d’Azur moyen-orientale ? Une bande de terre enfin stabilisée même si la paix est encore loin, « les conditions d’une résolution durable du problème palestinien à court terme ne sont pas réunies » ?

Par l’intermédiaire de Steve Witkoff, son envoyé spécial au Moyen-Orient, la trêve est sauvée et un plan alternatif pour Gaza est demandé aux Arabes. La situation au Proche-Orient est toujours aussi complexe, et les intentions de Trump pas si claires que ses déclarations pourraient le laisser penser.

Le blog de géopolitique Piccole Note apporte une analyse sur les derniers faits particulièrement intéressante. La première phase du cessez-le-feu, libération des otages israéliens et palestiniens, accompagnée du retour des Palestiniens dans le nord de Gaza et du retrait de l’armée israélienne de cette zone arrive à son terme.

« Comme on peut le voir, souligne Piccole Note, l’accord trouvé entre le Hamas et Tel-Aviv ignore, comme s’il n’avait jamais été annoncé, l’ultimatum de Trump , qui avait demandé la libération de tous les otages israéliens d’ici samedi [15 février 2025, ndlr], sous peine de « l’enfer ». Un détail à garder en tête pour comprendre le modus operandi du président américain, qui aboie pour détourner l’attention de ses véritables intentions. »

Le modus operandi du président américain qui aboie pour détourner l’attention de ses véritables intentions

Car ses véritables intentions, analyse le quotidien italien, « étaient de sauver l’accord, qui était compromis par les intentions de Netanyahu de reprendre la guerre immédiatement après la fin de la première phase de la trêve pour éviter de se retrouver face au nœud gordien de la deuxième phase, lorsque l’avenir de Gaza sera discuté. Un nœud que Trump a tranché avec l’épée, en utilisant une fois de plus une assertivité extrême et hors-sujet, cette fois sur le déplacement des Palestiniens, pour forcer les pays arabes à élaborer un plan alternatif, qu’après un an et demi de guerre ils n’avaient toujours pas préparé (sic), se limitant à des déclarations creuses de solidarité envers les Palestiniens ».

Ainsi, l’Égypte a annoncé qu’elle s’y préparerait et a conclu un accord avec la Jordanie pour traiter ensemble de cette question. Et, faisant suite à la visite du roi de Jordanie à la Maison Blanche, la porte-parole Karoline Leavitt a déclaré que « le président américain Donald Trump a chargé les pays arabes de lui présenter un plan pour la bande de Gaza ».

Donald Trump charge les pays arabes de lui présenter un plan pour la bande de Gaza

Piccole Note commente la stratégie de Trump ainsi :

« Le problème désormais pour les pays arabes est de présenter un plan acceptable, mais surtout de parvenir à maîtriser Netanyahou, qui tentera par tous les moyens de saboter le processus en cours. Trump l’a dépassé à droite avec sa diatribe sur l’évacuation de Gaza pour faire tout autre chose : au belliqueux Netanyahou, qui ne prendra certainement pas bien l’évolution de la situation, il pourra répondre qu’il a essayé de réaliser ses perspectives, mais que c’était impossible ».

Ainsi, après l’illusion que Trump avait donné le feu vert à Israël sur Gaza, la réalité est de retour, par l’intermédiaire de Steve Witkoff, l’envoyé américain de Trump qui a fait pression sur Netanyahu pour mettre fin au conflit. L’euphorie qui s’était répandue à Tel-Aviv, écrit le journaliste Chaim Levinson de Haaretz, « après la proposition surréaliste de Trump sur la « riviera » de Gaza avec la déportation associée de Palestiniens » « a pris fin dimanche après-midi ». « Nous sommes revenus à la réalité, là où nous étions il y a un mois », écrit Levinson. « Le « plan Trump », s’il en est, s’est terminé par une déclaration laconique de la Maison Blanche selon laquelle le président américain Donald Trump soutiendrait Netanyahou dans tout effort visant à rapatrier les otages. » C’est donc une invitation claire à poursuivre la trêve.

L’attention de Trump s’est ensuite tournée ailleurs, poursuit Levinson, vers les discussions entre Russes et Américains à Riyad :

« Après la fête de Netanyahu et la fête de l’émigration des Gazaouis vers l’Égypte, (…) Witkoff est là pour remettre les pendules à l’heure. (…) Witkoff, selon les personnes impliquées dans les négociations, est la seule personne de l’administration américaine à être immunisée contre les charmes de Netanyahu. »

Et c’est à lui que fut confiée la tâche de résoudre le dramatique conflit du Moyen-Orient.

Le premier plan de Trump : essentiellement une provocation pour donner un coup de pouce au monde arabe

Pour comprendre ce qui se passe, explique encore Levinson, il faut examiner ce que Witkoff a déclaré sur Fox News dimanche. Tout d’abord, il a déclaré que « la phase 2 va certainement commencer. (…) Il a ensuite ajouté qu’il avait parlé au téléphone ce matin-là avec Netanyahu, le Premier ministre qatari et le directeur des renseignements égyptiens, expliquant qu’il y avait eu des conversations très productives et constructives ce matin sur le déroulement de la [Phase] 2, des conversations au cours desquelles les positions des deux parties ont été exposées, afin que nous puissions comprendre… la situation actuelle et ensuite poursuivre les discussions cette semaine dans un lieu à déterminer pour comprendre comment mener à bien la [Phase] 2. » Il a expliqué en détail :

« La phase 2 envisage la fin de la guerre, mais elle envisage également que le Hamas ne soit pas impliqué dans le gouvernement et quitte Gaza. Il faut donc que nous fassions coïncider ces deux choses. »

Ce qu’il a dit à propos du plan de Trump est également très intéressant, souligne le journaliste de Haaretz. En fait, sans le nier (et il ne pouvait pas le faire), il a dit qu’il s’agissait essentiellement d’une provocation pour donner un coup de pouce au monde arabe. En fait, il a déclaré que l’explosion de Trump avait déclenché un débat animé :

« Et maintenant, les Égyptiens disent qu’ils ont un plan, les Jordaniens disent qu’ils ont un plan. Et tout le monde est réellement engagé dans un dialogue vraiment significatif et convaincant sur ce qui devrait se passer » à Gaza. « Les dirigeants arabes », commente Levinson, « se sentent sous pression, alors ils commencent à agir. Les discussions supplémentaires évoquées par Witkoff se poursuivront lors d’un sommet convoqué à Riyad le 27 février. (…) Le plan est celui qui a été discuté pendant des mois, mais de manière plus détaillée : amener les Saoudiens et les Emiratis à reconstruire la bande de Gaza avec l’argent des États du Golfe, un accord de paix entre Israël et l’Arabie saoudite, de sérieux efforts égyptiens pour mettre fin à la contrebande d’armes à Gaza, un comité arabo-musulman pour gérer Gaza, et l’annonce que le Hamas, au nom de l’unité palestinienne, renoncera au contrôle de Gaza. Au grand désespoir de Smotrich, c’est le seul plan qui a été et sera sur la table ».

Le leader ultra-sioniste, rêvant d’un Grand Isarël, Bezalel Smotrich était d’ailleurs, avec Benjamin Netanyhau, le plus grand partisan du plan de Trump… Un Netanyahu qui a été obligé de se plier au forcing de Witkoff, l’équipe israélienne de négociation se rendra bien au Caire pour discuter de la poursuite de la première phase de l’accord. Dans le même temps, le Cabinet de sécurité de Tel-Aviv évaluera les instructions de l’équipe pour la deuxième phase des négociations.

Piccole Note conclut son analyse par ses mots que nous ferons nôtres :

« Dans un monde idéal, la Palestine devrait avoir son propre État. Cette perspective ne peut pas non plus être abandonnée. Les Palestiniens ne feront certainement pas cela. Mais maintenant, et avant tout, il faut mettre un terme à l’extermination à Gaza et au bain de sang parallèle en Cisjordanie. La pression américaine, bien que toujours exposée au risque de sabotage, va dans ce sens (probablement avec le soutien parallèle de Moscou). »

Francesca de Villasmundo

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