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Le plan de Mark Rutte pour l’OTAN… et pour nous

Mark Rutte et Jens Stoltenberg
Mark Rutte et Jens Stoltenberg

Le 1er octobre 2024, le Néerlandais Mark Rutte a pris ses fonctions en tant que secrétaire général de l’OTAN. Il prend la suite du Norvégien Jens Stoltenberg pour appliquer conserve les diktats impérialistes américains. Ses plans pour le futur de l’Alliance atlantique en témoignent.

Nouveaux ordres de l’OTAN : renforcement militaire de la France sur le flanc Est

Mobiliser 250 000 hommes contre la Russie en Europe. Préparer un nouveau « débarquement allié, essentiellement américain » en France. Faire adhérer immédiatement « les 4/5 du territoire de l’Ukraine » à l’Otan. Ce sont les lignes directrices du plan proposé par Mark Rutte, le tout nouveau Secrétaire Général de l’OTAN. D’après ces axes dictés par Washington, la Russie demeure l’ennemie à abattre pour les décennies à venir. Et pour le plus grand désavantage de l’Europe.

Ce plan contient des mesures qui concernent la France. Cette dernière a ainsi entrepris un renforcement discret de ses forces et une expansion de ses troupes et de sa présence militaire dans le pays du « flanc oriental » de l’OTAN, la Roumanie. Elle prévoit d’envoyer des milliers de soldats français supplémentaires dans le pays qui partage une grande frontière avec l’Ukraine pour des exercices militaires majeurs prévus l’année prochaine.

« Nous jouions à la guerre », maintenant on va la faire

« Nous jouions à la guerre », a déclaré le général français Bertrand Toujouse, cité par Politico.

« Maintenant, il y a un ennemi désigné et nous nous entraînons avec des gens avec lesquels nous irons réellement faire la guerre. »

Politico a également cité les dirigeants militaires français, lesquels ont affirmé avoir reçu « de « nouveaux ordres de marche de l’OTAN » et que le plan final est que d’ici 2027 « elle devrait être en mesure de déployer une division prête à la guerre en 30 jours ».

Lors de la prochaine édition des exercices de l’OTAN en Roumanie, la France testera « sa capacité à déployer une brigade, généralement composée de 3 000 à 5 000 soldats, sur une période de 10 jours ».

Au cours des deux dernières années, et depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, la France a joué un rôle de premier plan en fournissant des soldats à un groupement tactique de l’OTAN stationné en Roumanie, comprenant au moins 800 soldats français, nombre qui va en augmentant.

Cette montée en puissance intervient malgré les avertissements constants du Kremlin concernant l’extension de l’OTAN à l’est

Cette montée en puissance intervient malgré les avertissements constants du Kremlin concernant l’extension de l’infrastructure militaire de l’OTAN aux portes de la Russie, un grief historique qui remonte aux années 1990 et au début des années 2000. La Russie a même récemment changé et abaissé son seuil d’utilisation des armes nucléaires.

Il convient de rappeler que lors de son témoignage en septembre 2023 devant le Parlement de l’Union européenne, le secrétaire général de l’OTAN de l’époque, Jens Stoltenberg admit que les efforts constants menés par les États-Unis pour étendre l’OTAN vers l’est restent la principale motivation de Moscou pour envahir l’Ukraine.

Les propos révélateurs de Stoltenberg sont rapportés comme suit :

« Le contexte était celui où le président Poutine a déclaré à l’automne 2021, et a en fait envoyé un projet de traité qu’il souhaitait que l’OTAN signe, pour promettre qu’il n’y aurait plus d’élargissement de l’OTAN. C’est ce qu’il nous a envoyé. Et c’était une condition préalable pour ne pas envahir l’Ukraine. Évidemment, nous ne l’avons pas signé.

« C’est le contraire qui s’est produit. Il voulait que nous signions cet engagement, à ne jamais élargir l’OTAN. Il voulait que nous supprimions notre infrastructure militaire chez tous les alliés qui ont rejoint l’OTAN depuis 1997, c’est-à-dire la moitié de l’OTAN, toute l’Europe centrale et orientale, nous aurions dû retirer l’OTAN de cette partie de notre Alliance, en introduisant une sorte de B, ou adhésion de deuxième classe. Nous l’avons rejeté.

« Il est donc entré en guerre pour empêcher l’OTAN de s’approcher de ses frontières. Il a obtenu exactement le contraire. »

La France a doublé sa contribution à la Force de réaction de l’OTAN

Revenons à octobre 2024. Une source financée par l’État américain fournit les détails suivants sur l’expansion militaire française vers l’est :

« Le 28 février 2022, quatre jours seulement après l’invasion russe de l’Ukraine, la France a doublé sa contribution à la Force de réaction de l’OTAN en Roumanie, en envoyant 350 soldats supplémentaires, une douzaine de véhicules blindés et une douzaine de chars Leclerc.

« Depuis le 1er mai 2022, la force déployée, opérant sous le nom de « Mission Aigle » prend la forme d’un groupement tactique multinational dont la France constitue le noyau. La France dispose également d’un système de défense sol-air MAMBA, d’unités logistiques et de combat, totalisant plus de 1 000 soldats français.

« Le mois dernier, d’autres véhicules de la 7e brigade blindée française sont arrivés en Roumanie. Au total, huit chars Leclerc et six véhicules de transport de troupes armés ont atteint le camp militaire du général Berthelot, juste à l’extérieur de Bucarest, escortés par la police militaire roumaine. »

Moscou n’a plus confiance en les voix de l’Occident

Alors que le président français Emmanuel Macron tentait de jouer le rôle de pacificateur et de médiateur auprès de Poutine au début de la guerre entre la Russie et l’Ukraine à travers une série d’appels téléphoniques « controversés », toute tentative de diplomatie menée par l’Europe ne peut plus être prise au sérieuse par Moscou qui n’a plus aucune confiance en les voix occidentales.

Pendant ce temps, l’Ukraine a continué à recourir à ses frappes de drones à très haut risque en profondeur en Russie, détruisant avec un certain succès des gisements de pétrole, des installations gazières et des moyens militaires clés sur des bases aériennes, notamment dans la péninsule de Crimée. Mais cela n’a fait aucune différence sur les lignes de front à Donetsk, où les forces ukrainiennes s’effondrent.

Francesca de Villasmundo

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