La Cour Suprême avait donné son feu vert il y a un mois à une loi dite « de santé reproductive » qui était en discussion depuis 20 ans ; celle de l’introduction du principe de la contraception et de l’éducation sexuelles dans les écoles. Elle avait déjà été repoussée cinq fois par le Parlement pour finalement être adoptée. En pratique les évêques philippins se sont réjouis dans la mesure où ils s’attendaient à pire avec notamment une ouverture sur l’avortement. Or un brutal retournement de situation vient de se faire. La Cour Suprême vient d’annuler certaines dispositions de la nouvelle législation. En effet un certain nombre de parlementaires et d’organisations se sont portées devant cette juridiction.

Or la Cour Suprême a annulé la partie de la loi concernant la contraception. Elle a été impitoyable sur la notion élémentaire qui stipule avec la science que la vie humaine commence dès la conception ; c’est-à-dire dès que l’ovule est fécondé par le spermatozoïde et donc que l’embryon est formé. Or certains contraceptifs le détruisent plus ou moins tardivement. Cependant, la constitution du pays interdit toute forme d’avortement quel qu’en soit la forme.

Il semblerait que les évêques aient réussi à convaincre les juges de la Cour Suprême que la contraception chimique entrait dans ce cadre. Ce qui permettait d’annuler toute une partie de la loi. Notamment celle qui stipulait que la vie humaine ne commençait pas à l’implantation dans l’utérus de l’embryon, mais bien à la fécondation. En pratique cela signifie que la pilule du lendemain reste interdite, ainsi que tous les contraceptifs oraux aboutissant à la destruction embryonnaire. (NDLR : en pratique les pilules de deuxième, troisième et quatrième génération mais aussi les stérilets).

De plus le Cour Suprême a considéré que l’obligation des médecins hospitaliers de prescrire des contraceptifs notamment aux mineures était illégale car contraire à la liberté de conscience des praticiens et une atteinte aux droits parentaux.

Le gouvernement de Bénigno Aquino reçoit donc un camouflet. Mais les opposants à la loi craignent que le gouvernement ne passe par les ONG pour faire distribuer des contraceptifs partout, voire assurer les avortements. Ou que ces ONG soient le passage de fonds ayant cette destination. Beaucoup de ces organisations sont en effet favorables à l’IVG et en font la promotion.

En pratique l’UNFPA (United Nations Population Fund) est un organisme onusien qui comme son nom l’indique est chargé de répartir l’argent venant des pays riches aux pays du Tiers Monde, pour promouvoir une politique résolument antinataliste. Elle prétend que pour se développer il faut réduire la population des Etats. Or un extraordinaire contre-exemple est donné par les Philippines. Sa natalité qui reste forte à trois enfants par femme n’empêche pas un développement étonnant : le pays est parmi les cinq pays au monde dont la croissance est la plus forte.

Jean-Pierre Dickès

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