La fondation Espérance du Grand Parc Français du Puy-du-Fou a offert un chèque de 50 000 euros à la fondation Jérôme Lejeune. Une fois de plus Philippe de Villiers manifeste sa fidélité à ses objectifs de transmission des valeurs chrétiennes de la France, parmi lesquelles la vie est la plus attaquée actuellement. Philippe de Villiers a donné un entretien à cette occasion à Jeanne Smits, dont voici un large extrait particulièrement savoureux:

— Le Puy-du-Fou, qui est un lieu d’enracinement et même de réenracinement dans l’Histoire, est-il naturellement à sa place dans ce réenracinement de l’amour paternel, maternel, de l’amour des enfants ? Faites-vous un lien, là aussi ?

— Oui, bien sûr ! C’est le dernier texte que j’ai écrit : « Peut être les enfants sauront ils deviner dans les humeurs du jour, et portée par le vent, de collines en collines, la voix d’autres enfants qui chantent et se souviennent. »

Le Puy-du-Fou est fondé sur l’idée de la transmission, l’idée de la génération, dans une société saccagée par le mondialisme qui prépare un être désaffilié, désinstitué. Toute la respiration du Puy-du-Fou se fait à travers l’idée de génération, l’idée de transmission, l’idée d’héritage et donc de réenracinement. C’est normal que l’enfant y ait la première place.

— Dans votre livre Les Secrets du Puy-du-Fou, vous parlez de la création de la Fondation Puy-du-Fou Espérance comme de la manifestation d’un « esprit de pauvreté ». Cela m’a beaucoup frappé, surtout après la lecture de Laudato si’ qui m’a laissée perplexe. L’esprit de pauvreté ne vient-il pas ici d’une grande richesse, d’une grande réussite qui se traduit par cette attention aux plus pauvres ?

— La réussite du Puy-du-Fou a une cause, une seule. C’est la gloire passée que nous rappelons, de toutes ces générations qui ont défendu la France et la chrétienté. Qui ont vécu par la France et la chrétienté. Et qui ont porté haut les valeurs de la France et de la chrétienté. Qui les ont vécues, qui les ont défendues, qui les ont incarnées : du mouvement le plus naturel du monde. Par-delà la réussite, l’aventure du Puy-du-Fou doit demeurer dans son dépouillement initial, et ne jamais sacrifier à l’esprit de richesse. L’esprit de richesse, ce serait de succomber à l’hubris des Grecs, à l’orgueil, et croire que notre réussite vient de nous-mêmes. Or notre réussite vient du fait que nous nous sommes comportés comme des héritiers et non pas comme des enfants démiurges et thaumaturges de la table rase. Donc l’esprit de pauvreté du Puy-du-Fou, c’est l’esprit de fidélité à tous les pauvres de l’histoire de France qui ont donné leur immense richesse à la France – et qui était justement la pauvreté de leur cœur.

Le danger pour le Puy-du-Fou, serait que les jeunes Puyfolais, nimbés de compliments, oublient d’où ils viennent, oublient d’où vient le Puy-du-Fou. Le Puy-du-Fou est né d’un rêve d’enfant qui entendait réincarner un drame qui est celui de la Vendée, une déchirure. Le Puy-du-Fou réussit économiquement, commercialement, culturellement, médiatiquement, mais cette réussite n’est durable que s’il y a une piqûre de rappel à l’occasion des soirées caritatives qui portent la devise suivante : « Nous ne sommes pas là pour gagner de l’argent. » Le Puy-du-Fou ne sera jamais un business. Le Puy-du-Fou n’est pas un parc d’attractions. Le Puy-du-Fou est un creuset de la civilisation intime. Une espérance française… Un des derniers bonheurs français… C’est la raison pour laquelle le Puy-du-Fou est porté par un modèle associatif à but non lucratif. C’est la raison pour laquelle il n’y a pas de dividendes et pas de subventions. Nous ne voulons pas être nourris aux amphétamines de la subventionnite et de l’actionnariat capitaliste. Nous voulons rester libres !

— Et c’est cela qui vous permet d’être généreux ?

— Le Puy-du-Fou, je l’ai conçu comme une dette morale. J’ai voulu faire un hymne pour rembourser ma dette à mon père et à ma mère, et à la Vendée, pour une enfance heureuse. Donc, ne parlons pas de notre générosité à nous. Parlons des mille ans d’héritage, des pauvres qui nous ont précédés, qui se sont dépouillés du meilleur d’eux-mêmes pour nous donner quelque chose, la plus grande de toutes les richesses : un patrimoine spirituel. Les bâtisseurs de cathédrales étaient tellement pauvres qu’on n’a même pas retenu leurs noms… Etre Français, c’est garder intacte cette richesse-là, qui est la pauvreté même : se comporter comme un maillon dans la chaîne, comme un sculpteur de cathédrale qui laisse son œuvre sans laisser son nom.

Propos recueillis par Jeanne Smits

Sur la photo ci-dessus, Jean-Marie Le Méné, président de la fondation Jérôme Lejeune à gauche de Philippe de Villiers lors de la remise du chèque de 50 000 euros. 

Texte appuyé en gras par E.D.

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