Car le grand révolté est partout. A l’époque moderne, il s’est illustré d’abord dans la personne de Luther, et son héritage intellectuel et politique y est encore colossal. L’hérésiarque a conquis l’Europe presque en son entier, puis le monde dans son hémisphère nord, à travers des penseurs comme Kant, Hegel ou Feuerbach, et, sous une autre forme, à travers des forcenés comme Marx, Nietzche ou Hitler. Il est à l’œuvre, encore de nos jours, chez les disciples du jésuite Rahner ainsi que d’autres émissaires tels que Kung, Marx (encore un) et Kasper. Le Rhin s’étant, en effet, jeté dans le Tibre (1). On le rencontre toujours chez Merkel et Schäuble ainsi que chez les Princes du Danemark, de Suède ou d’Angleterre. La liste n’est pas exhaustive et les Amériques la prolongent.
En France, il s’est illustré dans la personne de Calvin ainsi que sa horde d’iconoclastes meurtriers qui n’eurent rien à envier à Voltaire, d’Alembert, Diderot ou Rousseau, tous pères intellectuels et spirituels de la plus grande révolution jamais pensée jusqu’alors. D’une révolution l’autre, cela a gagné la Russie et produit la révolution d’octobre laissant, derrière elle aussi, une boue sanglante de cadavres.
Sanglante, en effet, car la traine de la sinistre mariée a couvert de sa désolation l’Asie, l’Afrique ou le sud de l’Amérique. Le grand révolté, aux mille visages, aux mille ressorts, aux mille masques de théâtre (persona), s’affaire dans la mort érigée en culture, dans la démolition des usages et des bonnes manières, dans le non-sens fait norme ou la perversion sexuelle faite modèle. Il est à l’ouvrage dans l’homme pour le perdre, travaille son esprit pour l’anéantir, singe son corps pour le pervertir. Il est le maitre de l’argent et des stratégies spéculatives qui le multiplient par 1000 ou 100 000. Il assomme le vulgaire de sa dictée sournoise et le maintient sous la cognée. Il est sur tous les écrans, petits et grands, car il n’épargne personne, petits ou grands.
Dans cet immense cloaque, quelques rudes survivent. Ils tiennent le coup et leur force réside dans le secours de ces immenses prédicateurs qui ont cimenté leur âme : saint Grégoire le Grand, saint Dominique, saint Thomas d’Aquin, Bossuet, Bourdaloue, le Cardinal Pie, Mgr Lefebvre et bien d’autres. Saint Michel devait y veiller. Les rudes ne se tournent ni vers la rue de Vaugirard, ni vers la Trinité-sur-Mer car, là-bas aussi, la marée a jeté sur le rivage la face grimaçante de Méduse. Plus rien, dans ces deux officines dites « de droite », n’est catholique. Rien. Leurs fondateurs sont des pitres orgueilleux qui ont habitué leurs héritiers et leurs supplétifs à l’adultère des mœurs ou la sottise des mots. Ils sont tous les accessoires du grand révolté. Il les faut donc rejeter tous ensemble.
Alors, que faire ? Que faire face à ce vent migratoire qui souffle jusqu’à éroder les contreforts de nos cathédrales. Ce vent si violent, venu d’un sud mortifère et d’un orient enragé, qui forcit sous les ailes agitées du grand révolté comme les suppôts du même font rougir les braises du désespoir.
Que faire ? Eh bien, se redresser. Lever la tête et la tourner vers l’Archange, aujourd’hui, demain, et demain encore. Car, sous son ordre, tout est à ravir et tout est à vaincre. A nos vœux, il suscitera une âme, une vraie ! Une âme forte, une âme qui fera tourner les pantins de la politique autour du théâtre de guignol et mettra sur l’orbite la plus lointaine de la Terre, les ennemis exécrables de la catholicité. Le surcroit se convertira.
Alors, « Peuple, à genoux ! Lève les yeux vers l’illustre « peseur d’âmes », place-toi sous sa garde, et prépare ta délivrance… ».
Gilles Colroy
(1) Cf. l’ouvrage de Ralph M. Wiltgen, Le Rhin se jette dans le Tibre, Le Concile inconnu, Editions du Cèdre.
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