affiche présidentielle 1981 MitterrandC’est un clocher qui avait fait élire le socialiste Mitterrand en 1981

Sous le titre: « Sarkozy muarrassien », c’est un violent et agressif réquisitoire sur ITélé, de Claude Askolovitch, contre une pétition, signée de Nicolas Sarkozy,  qui a éveillé mon attention, tout-à-l’heure. Il y était question de Grand remplacement,  de catholiques nostalgiques, de Dalil Boubaker et de « son mot malheureux »(Sic), à propos des églises qu’il voulait transformer en mosquées, d’Eglise fantasmée condamnée par Mgr Dubost, l’apôtre du dialogue religieux et de l’ouverture au monde… musulman… Bref d’une France musulmane ouverte et tolérante face à une France catholique aigrie et repliée sur elle-même.

De quoi s’agit-il ? Et pourquoi ce violent édito sur une grande chaîne du système ? S’agit-il d’une propagande détournée en forme de condamnation ? S’agit-il d’une réelle condamnation? S’agit-il des deux à la fois pour mieux tirer les marrons du feu, à droite ou à gauche mais surtout pas au FN ?

Pétition publique parue dans Valeurs actuelles:

Je signe l’appel de Denis Tillinac pour sauver nos églises

Résistance. Parce que nos églises, même désaffectées, ne sont pas destinées à devenir des mosquées, Denis Tillinac et “Valeurs actuelles” lancent un appel pour préserver ces sentinelles de l’âme française.

Certaines déclarations récentes appelant à ce que des églises soient transformées en mosquées ont provoqué chez les Français une émotion susceptible de favoriser les pires amalgames en ces temps où le terrorisme islamiste ensanglante la planète et commet des crimes en plein Paris. Elles offensent gravement les catholiques,ainsi que de nombreux imams attachés à la singularité de leur foi et de leur pratique cultuelle.

Une église n’est pas une mosquée, et prétendre que “les rites sont les mêmes” relève d’un déni de réalité scandaleux. Croyants, agnostiques ou athées, les Français savent de la science la plus sûre, celle du coeur, ce qu’incarnent les dizaines de milliers de clochers semés sur notre sol par la piété de nos ancêtres : la haute mémoire de notre pays. Ses noces compliquées avec la catholicité romaine. Ses riches heures et ses sombres aussi, quand le peuple se récapitulait sous les voûtes à l’appel du tocsin. Son âme pour tout dire. De Michelet à Marc Bloch, aucun de nos historiens n’a méjugé cette évidence. Les maires de nos communes rurales, fussent-ils allergiques au goupillon, entretiennent tous leur église avec une sollicitude filiale. Elle ennoblit leur village ; à tout le moins, elle le patine et ils en conçoivent une fierté légitime.

L’angélus que sonnent nos clochers scande le temps des hommes depuis belle lurette. Sur celui du tableau de Millet, il a beau n’être qu’un point infime à l’horizon, il atteste une pérennité culturelle par-delà les aléas historiques. Feu le président Mitterrand connaissait les ressorts intimes de l’imaginaire national : un vieux clocher d’église se profilait sur ses affiches électorales, et sa symbolique n’avait pas de connotation cléricale. Elle racontait l’histoire de France dans une langue accessible à tous nos compatriotes. Ils tiennent à la laïcité de l’État et à la liberté de conscience et de culte qu’il lui incombe de protéger. Pour autant, ils ne peuvent tolérer la perspective d’une pratique religieuse autre que catholique dans leurs églises. Même celles de nos campagnes, souvent vidées de leurs paroissiens par l’exode rural. Elles continuent de témoigner ; leur silhouette au-dessus des toits contribue à un enracinement mental dont nous avons tous besoin pour étayer notre citoyenneté. Du reste, rien ne prouve qu’elles resteront vides ad vitam aeternam.

La France n’est pas un espace aléatoire, et elle n’est pas née de la dernière pluie médiatique : quinze siècles d’histoire et de géographie ont déterminé sa personnalité. Cet héritage nous oblige, de quelque souche que nous provenions et de quelque famille politique que nous nous réclamions. Inscrits au plus profond de notre paysage intérieur, les églises, les cathédrales, les calvaires et autres lieux de pèlerinage donnent sens et forme à notre patriotisme. Exigeons de nos autorités civiles qu’il soit respecté ! Le confusionnisme trahit une méconnaissance de notre sensibilité et ferait peser une menace sur la concorde civile s’il n’était clai rement récusé au sommet de l’État.

Denis Tillinac


Les premiers signataires :
Charles Beigbeder, chef d’entreprise ; François-Xavier Bellamy, philosophe ; André Bercoff, écrivain ; Jeannette Bougrab, ancien ministre ; Pascal Bruckner, philosophe ; Jean Clair, de l’Académie française ; Chantal Delsol, de l’Institut ; Alain Finkielkraut, de l’Académie française ; Marc Fromager, directeur national de l’Aide à l’Église en détresse ; Gilles-William Goldnadel, avocat ; Basile de Koch, humoriste ; Alain Maillard de La Morandais, prêtre ; Élisabeth Lévy, essayiste ; Véronique Lévy, écrivain ; Sophie de Menthon, chef d’entreprise ; Thibault de Montbrial, avocat ; Camille Pascal, écrivain ; Jean-Robert Pitte, de l’Institut ; Jean Raspail, écrivain ; Ivan Rioufol, journaliste ; Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président du Medef ; Nicolas Sarkozy, ancien président de la République ; Jean Sévillia, historien ; Joseph Thouvenel, vice-président de la CFTC ; Jean Tulard, de l’Institut ; Philippe de Villiers, ancien ministre ; Éric Zemmour, essayiste.

.Clocher

Claude Askolovitch dans sa charge contre le texte de cette pétition, est allé jusqu’à afficher le portrait de l’académicien de l’Action Française, sorti de la naphtaline pour les besoins de la cause: Charles Maurras, le plus célèbre chef de file de l’Action française! Fallait-il que la cause soit importante! A moins que ce ne soit le scandale qui soit important? Ou peut-être les deux ? Car Charles Maurras fait partie de ces noms imprononçables du politiquement correct, comme Philippe Pétain. Des noms qui ne se prononcent que pour mieux condamner, des noms destinés à diaboliser.

Sous des dehors sympathiques à tout bon « Catholique et Français toujours », que recèle cette pétition? Pourquoi ce tapage autour de nos chers clochers? ne serait-ce pas une opération de propagande destinée à flatter l’électorat catholique de Valeurs actuelles, tout en l’hérissant sur ITélé, pour mieux le repousser dans les bras de Nicolas Sarkozy , ou sinon de renvoyer les musulmans dans les bras du Parti Socialiste ?

Mais Nathalie Kosciusko-Morizet s’est empressée de condamner cette pétition, pour mieux satisfaire l’aile gauche de l’UMPR nous rassure l’éditorialiste! 

Mais peut-on soupçonner Denis Tillinac ou mieux encore, Jean Raspail, de telles sombres manoeuvres ? A moins qu’ eux aussi n’aient été manœuvrés ? Et que dire de l’abbé de La Morandais, incongru parmi des signataires sensés être traditionalistes? Quant à l’avocat Gilles-William Goldnadel, ce franco-israélien qui se revendique «Juif de combat», quel jeu joue-t-il? Avocat de Philippot, mais accusateur de Jean-Marie Le Pen… au moment où Marine Le Pen rencontre une délégation, à Strasbourg, du Parlement Juif

Nicolas Sarkozy, qui gagna la présidentielle en 2007, grâce aux conseils de Patrick Buisson, ne tenterait-il pas un « remake » pour mieux aspirer les voix du FN en froid avec les catholiques, avec certains de ses amis mêlés à quelques candides ? 

Les lecteurs aviseront.

 

 

 

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