L’Occident post-moderne, post-concile, laïcard et gay-friendly n’aime décidément pas la crèche traditionnelle. Soit elle est vouée à déguerpir des halls de mairie, soit elle est utilisée pour les batailles politiques.
Petit tour d’horizon de ces crèches désacralisées du Nord au Sud de l’Italie, de Udine à Palerme, en passant par Rome et les associations catholiques « adultes ».
Castenaso, Arcore, Palerme, Udine, Bolzano, Piacenza, San Miniato Basso, Viareggio, Rome la capitale de la chrétienté, et tant d’autres villes, paroisses, institutions, magasins, qui ne sont pas en reste d’imagination pour violer et désacraliser le symbole le plus simple de la nativité du Christ : la crèche.
Ils l’ont fait de toutes les façons possibles.
A Castenaso, le maire de gauche a placé Joseph, Marie et l’Enfant Jésus dans une embarcation à deux sous : c’est la « crèche des migrants ». Le message est clair : les migrations modernes sont l’incarnation du voyage de la Sainte Famille de Nazareth à Bethléem et ensuite de la fuite en Égypte pour se soustraire à la cruauté d’Hérode. Le principe a plu au mouvement moderniste ecclésial Communion et Libération fondé il y a plus de 40 ans : dans sa carte de vœux à la place de la traditionnelle grotte il a préféré mettre une sorte de camp de réfugiés.
A Arcore, au lieu d’être réchauffé par le souffle de l’âne et du bœuf, l’Enfant jésus est ballotté de bras en bras dans un bateau de migrants à la dérive : « l’intention c’est de lire l’histoire avec l’actualité du phénomène migratoire. C’est un message de solidarité », a expliqué le curé de la paroisse pour justifier son choix de faire naître le Sauveur du monde dans un radeau.
A Palerme, ils ont été plus loin encore. Ils ne se sont pas limités à un petit rappel de l’actualité. La crèche, ils l’ont totalement changée et dédiée aux migrants. En pratique l’incarnation de Dieu sur la terre et tout ce qui va avec ont été se faire bénir ailleurs : le protagoniste n’est pas le saint Enfant mais Aylan Kurdi, le petit « réfugié » Syrien mort noyé il y a 3 ans et trouvé sur la plage de Bodrum. A la place de la grotte, on découvre « l’embarcation de l’espoir » avec un filet qui rappelle la phrase de Jésus : « je vous ferais pêcheurs d’hommes. » On est encore plus étonné d’apprendre que ce sont des hommes d’Église et les jeunes de l’Oratoire séculaire de saint Philippe Neri qui ont réalisé cette crèche sans Jésus.
Ne parlons pas de toutes les crèches politiquement correctes où l’Enfant Jésus est représenté par un poupon noir, symbole là-aussi des migrants. Comme à Viareggio, à Palerme…
Entre les écoles qui éliminent toutes références à Jésus lors des représentations de fin d’année, les proviseurs qui interdisent la crèche dans les halls et les administrations qui en viennent à retirer jusqu’au sapin de Noël pour ne pas heurter les musulmans, le vrai Noël chrétien est en voie de disparition en Italie. Pour devenir un gadget idéologique. Et pas seulement en terme de migrations !
Il y a aussi les crèches homosexuelles avec deux saint Joseph ou deux Marie. Un horrible blasphème ! Et ne parlons pas des rois Mages arc-en-ciel…
Nous sommes bien loin de la première crèche mise en scène par saint François à Greccio. Il donna des indications précises à ses concitoyens :
« Choisissez une grotte où faire construire une mangeoire et où vous conduirez un bœuf et un âne. Vous essayerez de reproduire, dans la mesure du possible, la grotte de Bethléem ! C’est mon souhait, parce que je souhaite voir, au moins une fois, avec mes yeux, la naissance du Divin Enfant. »
Aucune embarcation de fortune, aucun migrant, aucun couple gay… Et cela est bien ainsi. Parce que quand on la façonne selon l’idéologie dominante, la crèche est désacralisée. Pire elle devient matière à provocations, comme celle de Bolzano où des gamins ont commis des actes obscènes. Ou à blasphèmes, telle celle érigée place Saint-Pierre par le Vatican !
Francesca de Villasmundo
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