Comment un homme ayant joué toute sa vie des personnages acariâtres, narcissiques, veules, méchants, racistes, nerveux ou fourbes est-il devenu le comédien le plus populaire et le plus aimé des Français ?
Quarante ans après sa disparition, Louis de Funès continue, à chaque rediffusion de La Grande Vadrouille, du Corniaud, de Fantômas ou encore des Gendarmes, à faire le plein d’audiences et à faire rire la France entière. De Funès est indémodable. Il fait incontestablement partie du patrimoine français. Les parents aiment faire découvrir ses films à leurs enfants et, génération après génération, le même miracle s’accomplit. Pourtant, l’époque a changé, nous sommes loin de la vague hippie des années 1960 que l’on retrouve dans les Gendarmes ou Les Grandes Vacances, la France n’est plus celle des Trente Glorieuses, mais son comique n’a pas pris une ride. Louis de Funès était aussi un chrétien pratiquant ; ses films sont pavés de référence à la vie chrétienne.
Extrait d’un dialogue :
– Vous êtes croyant?
– Bien sûr, bien sûr.
– Depuis longtemps?
– Depuis toujours… Jésus était le compagnon radieux de mon enfance, c’est le compagnon radieux de ma vie professionnelle et de ma vie tout court.
– Est-ce qu’il vous a aidé dans votre vie professionnelle?
– Toujours. J’ai eu beaucoup de chance et c’est sûrement grâce à lui.
Son humour n’est pas celui d’un Michel Audiard, reposant sur les dialogues, les répliques acerbes ou bien sur les jeux de mots, c’est un comique visuel, clownesque, à l’image de celui de Charlie Chaplin ou de Buster Keaton, ses idoles. La technique de ce travailleur acharné était une mécanique de précision, de rythme, reposant sur les fondamentaux de la comédie de Molière remis au goût du jour : maître et valet, mari et femme, avare, bourgeois, PDG ridicule. Louis de Funès se rattache aussi à la tradition du burlesque avec son visage ultra-mobile, ses grimaces outrageuses et sa gestuelle issue du mime. «C’est fini, oui! ?», «Paf», «Ma biche»… qui n’a jamais essayé d’imiter le maître ?
« Vous savez, on me donne toujours trop de texte. Je n’ai pas un comique de mots mais de gestes, d’attitude, de situation. »
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Après avoir, dans cette collection «Perles de …», rendu hommage à Gabin, Ventura, Belmondo, Audiard, il était grand temps de faire revivre, avec ses répliques cultes, citations et anecdotes, Louis de Funès, ce clown sans égal,
Perles de Louis de Funès, Frédéric Pouhier, 192 pages, éditions Leduc.
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