Rencontre de Poutine et Porochenko à Minsk le 26 août 2014

Le président Vladimir Poutine a rendu public son plan en sept points pour une solution pacifique au conflit qui divise l’Ukraine et qui ensanglante la Novorossiya:

1/ l’arrêt des opérations offensives actives des unités armées des miliciens du sud-est de l’Ukraine sur les axes de Donetsk et de Lougansk .

2/ Les unités militaires de l’armée ukrainienne doivent être éloignées à une distance qui exclut la possibilité de bombarder les localités avec des pièces d’artillerie et les lance-roquettes multiples.

3/ Le contrôle international complet et objectif du respect des conditions du cessez-le-feu et l’organisation du suivi de la situation dans la zone de sécurité créée de cette façon.

4/ L’interdiction d’utiliser l’aviation de combat contre les habitants civils et les localités dans la zone du conflit.

5/ L’organisation de l’échange de personnes retenues par la force selon la formule « tous contre tous » sans aucune condition préalable.

6/ L’ouverture d’un couloir humanitaire pour le déplacement des réfugiés et le transport des frets humanitaires vers les villes et localités du Donbass, des régions de Donetsk et de Lougansk.

7/ Enfin, la garantie de l’envoi dans les localités ravagées du Donbass d’équipes de dépanneurs pour rétablir les éléments détruits de l’infrastructure sociale et de survie, l’aide dans la préparation à l’hiver.

De son côté Piotr Porochenko, a déclaré qu’il « espère vraiment que le processus de paix va être enfin entamé à Minsk vendredi ». Le président ukrainien évoque ainsi le groupe de travail qui va de nouveau réunir vendredi prochain en Biélorussie l’Ambassadeur de Russie en Ukraine, Mikhaïl Zourabov, l’ancien président ukrainien Leonid Koutchma, le représentant officiel de l’OSCE pour les questions de règlement de la situation en Ukraine, Heidi Tagliavini et le vice-premier ministre de la République Populaire de Donetsk, Andreï Pourguine. La précédente réunion avait eu lieu vendredi dernier à Minsk également. Mais la première de ces réunions, qui est à l’origine des pourparlers actuels, s’était tenue le 26 août 2014, en présence de Vladimir Poutine et de Piotr Porochenko..

Le général de l’ONU, Ban Ki Moon félicite les deux présidents pour leurs pourparlers sur le plan de paix par étapes.

Selon le New York Times « Le plan de paix esquissé par Poutine lors de son vol au-dessus de la Sibérie a jeté la confusion dans les milieux diplomatiques et fourni à l’Occident l’occasion de différer l’instauration de sanctions punitives susceptibles de porter préjudice à l’économie des pays européens arrivés au bord d’une nouvelle récession« .

« De nombreux Ukrainiens horrifiés par le nombre croissant de victimes du conflit, qui a déjà fait plus de 2.600 morts, et par les conséquences négatives grandissantes pour l’économie du pays […] souhaitent mettre un terme aux violences« , constate le New York Times.

Vladimir Poutine avait récemment mis en garde les autorités de Kiev sur l’hiver qui approche, et qui allait amplifier grandement l’état de désolation de l’Est du pays, ce que reprend à son compte le quotidien new yorkais: « L’hiver approche, et une nouvelle confrontation avec la Russie (cette fois, au sujet des livraisons de gaz) aura du mal à trouver une solution sur fond d’interminables combats dans l’est de l’Ukraine« ..

Sur ce sujet l’avis de Ron Paul, ancien sous-secrétaire d’Etat à la Maison blanche, ne manque pas de sel; il expose dans un nouvel article, la non consistance des accusations d’Obama contre la Russie, tant à propos du crash du vol de l’avion de la Malaysia Air lines prés de Donetsk, qu’à propos de ses accusations selon lesquelles la Russie serait impliquée militairement en Ukraine. Il rappelle le triste précédent des fausses accusations contre l’Irak qui ont servi de prétexte à l’invasion du pays dont la conséquence est aujourd’hui la barbarie de l’Etat Islamique. Et de poursuivre:

« En juin, Washington a envoyé une armée de conseillers militaires afin d’aider l’Ukraine à combattre les séparatistes de l’est du pays. Ce genre d’équipe de « conseillers » implique souvent des forces spéciales et entraînent généralement l’implication des Etats-Unis dans le conflit. » Le président Obama demandait vendredi dernier au Congrès d’approuver l’envoi de troupes en Ukraine afin d’entraîner et équiper la garde nationale du pays. En mai dernier, le président avait pourtant promis qu’il n’enverrait pas de troupes en Ukraine. Leur déploiement sera financé à hauteur de 19 milliards de dollars grâce à un fonds destiné à combattre le terrorisme à l’international, ce qui suggère que les Etats-Unis perçoivent les séparatistes ukrainiens comme des « terroristes ».

Les attaques de drone contre ces terroristes et les forces qui leurs sont associées en sont-elles loin ?

Les Etats-Unis ont déjà fourni aux forces militaires ukrainiennes 23 milliards de dollars pour la défense nationale, 5 millions de dollars d’équipements de protection corporelle, 8 millions de dollars pour sécuriser les frontières ukrainiennes, plusieurs milliers de repas et toute une flopée d’équipements de communication. Le Congrès a demandé au président d’envoyer des forces létales dans le pays, et l’administration considèrerait actuellement l’envoi de membres des services secrets afin de localiser les troupes rebelles.

Mais n’oublions pas que cette crise a commencé avec le coup financé par les Etats-Unis contre le président élu ukrainien au mois de février dernier. »

L’auteur fait allusion à la révolte du Maïdan qui porte en elle la signature des services secrets américains.

C’est dans ce contexte, et alors que Vladimir Pourtine venait de présenter son plan de paix en sept points que le président Hollande envoyait son coup de pied de l’âne avec la suspension de la livraison des Mistral à la Russie, alors que les marins russes sont en formation à Saint-Nazaire et que la Russie a déjà régler par avance une partie de la facture. De quoi montrer son allégeance à l’oncle Sam arrivé hier en Europe pour entamer la réunion de l’OTAN en Angleterre, en croisant très fort les doigts pour que les accords de paix le libère de ses engagements contradictoires…

Engagements contradictoires que dénonçait aussitôt le député UMP Thierry Mariani, Vice-Président du groupe d’amitié France-Russie, dans un tweet: « Ne pas livrer le Mistral serait suicidaire pour la crédibilité et la fiabilité de l’industrie française de l’armement. Quelle crédibilité pour la livraison du Rafale en Inde, si la France ne respecte pas ses engagements avec la Russie sur le Mistral?« 

Et jamais en retard d’une intimidation de plus, Obama annonce que les USA enverraient 200 hommes en Ukraine lors de manœuvres de l’OTAN qui sont désormais prévues dans ce pays en guerre civile et allié traditionnel de la Russie.

A quand des manœuvres militaires russes au Mexique ou au Canada ?

Emilie Defresne

Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !

MPI vous informe gratuitement

Recevez la liste des nouveaux articles

Je veux recevoir la lettre d'information :

Nous n’envoyons pas de messages indésirables ! Lisez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

3 Commentaires
Les plus anciens
Les plus récents Les mieux notés
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires

Abonnez-vous à CARITAS !

Le numéro 2 de la revue Caritas est enfin disponible en prévente sur MCP !

Militez,

En achetant le n°1 de CARITAS : Lutter contre la haine anticatholique

En s’abonnant à cette revue : la revue CARITAS !