« En quel honneur ont-ils eu l’honneur d’y célébrer ? »
Nos confrères de la Dépêche du Midi, Gaëtane Rohr et Laurent Charnin, publient un article daté du 24 octobre qui s’intitule « Lourdes : le pèlerinage de la Fraternité Saint Pie X divise dans le Sanctuaire« .
Si le ton n’est pas aussi agressif et injurieux qu’à l’accoutumée, nous pouvons y lire cependant tous les poncifs et les lieux communs habituels sur les intégristes qui ne « sont pas en communion » avec l’Eglise.
Les principaux extraits de l’article de la Dépêche du Midi du 24 octobre 2022
La Fraternité Sacerdotale Saint Pie-X effectuait ce week-end son traditionnel pèlerinage à Lourdes. Mais, sur place, certains s’interrogent sur sa légitimité à s’y recueillir, cette dernière sonnant la charge contre l’Église.
« Tandis qu’au-dehors le communisme répand partout ses erreurs jusqu’à en infecter l’Église, c’est au sein même de celle-ci que le venin du faux œcuménisme empoisonne d’innombrables âmes, égarant les unes et maintenant les autres hors de l’unité de la vraie foi et de l’unique Arche du Salut ». La charge à l’encontre de l’Église est cinglante et est signée de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie-X … Dans son livret de pèlerinage.
Cette dernière effectuait son traditionnel pèlerinage du Christ-Roi, ce week-end. Un pèlerinage organisé de longue date et hérité de celui créé par l’abbé Coache, prêtre et figure de l’église traditionaliste, dans les années 80.
« En quel honneur » sont-ils autorisés à célébrer au sanctuaire ?
Pourtant, un prêtre ne peut s’empêcher de lâcher : « En quel honneur ont-ils eu l’honneur d’y célébrer ? » Pendant trois jours, les 5000 à 6000 pèlerins ont effectivement investi la basilique Saint Pie-X et la grotte, bénéficiant même de la possibilité de venir s’y recueillir la nuit. Cette interrogation du prêtre est partagée par d’autres. Au sein de la Fraternité, on ne manque jamais d’écorcher l’Église française ou « les modernistes ». […]
« Ne pas rompre le dialogue »
Tant et si bien qu’en assistant à un office, plusieurs observateurs ont l’impression d’un bond en arrière, dans les années cinquante. Ces dames ont une jupe couvrant leurs genoux et leurs cheveux rassemblés sous une mantille ; la messe est célébrée en latin ; et de strictes consignes sont rappelées pour la communion. Obligation de communier à genoux, sur la langue, interdiction de s’approcher du Saint-Sacrement si l’on est en état de « péché mortel », si l’on n’a pas jeûné au moins une heure avant, l’idéal étant une demi-journée … Régulièrement, l’assemblée tombe sur ses genoux pour prier.
Une messe qui suscite donc des réactions contrastées de la part des visiteurs. Ce couple, venu en pèlerinage individuel, apprécie de voir « les enfants avec un chapelet à la main plutôt qu’un téléphone » ... « Ça nous rappelle notre enfance, disent-ils. On retrouve quelque chose de perdu, ça nous rassure de voir des gens comme ça, qui conservent les valeurs de la France ». Jacques et son amie divergent : « Je ne comprends pas pourquoi le sanctuaire continue à ouvrir ses portes à ce genre de communauté ! »
Un point commun spirituel plus important que le schisme
Pourtant, au sein de la direction du sanctuaire, la venue de la Fraternité n’est pas « un élément de débat ». Vincent Neymon, directeur de la communication, préfère y voir « une lueur d’espoir pour que le dialogue ne soit pas rompu ». Il explique : « je comprends que l’on puisse poser cette question. Celle d’accueillir des gens qui ne sont pas dans l’Église catholique romaine, au sein d’un lieu qui est dans l’Église catholique romaine ». Il poursuit : « Mais la Vierge Marie reste un point commun, un signe que ces catholiques, entre guillemets, se reconnaissent dans un dogme, celui de l’Immaculée conception, dans les apparitions de Bernadette … Ce point spirituel est plus important que la scission et le schisme qui nous séparent ».
Un « différend », le concile Vatican II
Interrogé sur la venue de la Fraternité au sein du sanctuaire, désormais pleinement géré par la Conférence des évêques de France, l’abbé de Jorna, supérieur du district de France, qui dirige l’organisation dans l’Hexagone, préfère minimiser les divergences avec l’Église. Il offre un discours bien plus policé à l’oral que dans les écrits de la Fraternité. Il préfère assurer : « Je ne pense pas que vous puissiez trouver dans aucun document de l’Église que nous ne sommes pas catholiques ».
Interrogé sur le fait que la Fraternité n’est pas pleinement rattachée à l’Église, il modère d’emblée : « C’est vous qui le dites. ( … ) Leur expression est que nous ne sommes pas en pleine communion ». Il estime que la Fraternité jouit d’une forme de reconnaissance, avec les pouvoirs de confesser et de marier. Tout juste concède-t-il « un différend » en raison du concile Vatican II. Un différend qui semble pourtant bien irréconciliable, au vu des charges menées par la Fraternité … Malgré les mains tendues des papes successifs. […]
Quant à nous à MPI, nous nous réjouissons de ne pas être en totale communion avec un pape qui sème la confusion partout où il passe et qui prêche une doctrine qui s’éloigne ostensiblement du Magistère catholique. Et nous disons, avec M. l’abbé de Jorna, nous ne pensons pas « que vous puissiez trouver dans aucun document de l’Église que nous ne sommes pas catholiques ».
Source : La Dépêche du Midi
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