Il a 45 ans et il est père de famille. Son métier ? Enseignant dans les petites classes. En plus, comme il s’agit de quelqu’un de méritant, il est directeur de l’école primaire où il officie. Jusque-là, tout va bien : ce portrait-robot à très grands traits convient à des milliers de personnes.
Les choses se gâtent lorsque l’on apprend qu’en 2008, il a été condamné à six mois de prison, avec prière de se soigner, parce qu’il détenait, chez lui, des images porno et pédophiles. Tout à coup, ce monsieur Toutlemonde devient nettement moins sympathique. Avec cette condamnation, cette infamie, sur les épaules, notre homme reprend son poste, comme si de rien n’était, au milieu de plusieurs dizaines de petites têtes blondes, mes enfants, les vôtres…
Hier, il est passé à l’acte : à Villefontaine, dans l’Isère, deux fillettes ont raconté avoir vécu des choses pas bien derrière un rideau, au fond de la classe. Plainte des parents. Descente des gendarmes. Garde à vue pour le salaud. Pardon ! pour le présumé salaud. Pas de chance pour lui : les gendarmes ont fouillé son domicile : ils y ont trouvé une clé USB débordant de cochonneries mettant en scène de jeunes enfants. Je retire « présumé ».
L’Education nationale a ouvert une enquête : faute d’avoir agi a priori, c’est le moins qu’elle puisse faire a posteriori. En effet, personne ne sait rien ! Le rectorat n’a pas d’information, l’inspection académique non plus, tout le monde tombe des nues.
Il y a pourtant bien quelqu’un, quelque part, qui n’a pas fait son boulot !
Il existe un « fichier des dingues sexuels », c’est le FIJAIS, Fichier Judiciaire des Auteurs d’Infractions Sexuelles, créé en 2004 pour, disait-on, « prévenir le renouvellement des infractions à caractère sexuel ou violentes »1. Comme d’habitude, le texte de loi est une logorrhée indigeste2, mais on y trouve l’essentiel. On y lit, notamment, que « les informations contenues dans le fichier sont directement accessibles… aux administrations de l’État…, pour les décisions administratives de recrutement, d’affectation, d’autorisation, d’agrément ou d’habilitation concernant des activités ou professions impliquant un contact avec des mineurs ainsi que pour le contrôle de l’exercice de ces activités ou professions ».
Avec, en mains, une telle arme, comment un pédophile récidiviste se retrouve-t-il à la tête d’une école primaire ? Qui a signé sa nomination ? Pourquoi est-il simplement autorisé à avoir des contacts avec des enfants ? Il n’y a donc pas de contrôle de casier judiciaire pour confier des enfants à un homme ou une femme : pourquoi ?3
L’Education nationale marche sur la tête ! Au lieu de bassiner les parents, et la France entière sauf les bobos du Marais, avec de fumeuses théories de sexe à rebours, de « papa porte une robe » et tout ce fatras pour gens déglingués, la ministre ferait mieux de mettre un petit peu d’ordre dans sa maison, elle aurait évité que deux fillettes soient traumatisées à vie. Et la garde des Sceaux, avec son « relâchement » compulsif, que n’a-t-elle prévu que les décisions de justice pour pédophilie soient transmises immédiatement à sa collègue de l’EdNat, avec ampliation obligatoire sur tout le territoire ? Que fait-elle contre ces vicieux récidivistes ? Tout cela roupille, ronflotte. Des pédérastes se baladent, braguette ouverte, dans des écoles primaires et notre belle administration trouve cela normal, personne n’a rien vu, personne ne sait rien, personne ne fait rien, tout le monde s’en fiche. « Mais, mon pauv’ Monsieur, on n’a pas que ça à faire ! Faut qu’on supprime les notes, puis qu’on le remette, puis qu’on change les programmes, puis qu’on transversalise, puis qu’on…, puis qu’on… ».
Et pendant ce temps-là, le pédophile récidiviste rôde…
1 Le FIJAIS est intégré au Code de Procédure Pénale, art. 706-53-1 et suivants
2 2700 mots sur près de 5 pages format normal A4.
3 Au passage, je note que pour le BAFA, aucun extrait de casier judiciaire n’est demandé.
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