La presse rapporte qu’en marge d’une réception à la place Beauvau, le ministre de l’Intérieur a dénoncé ce jeudi le «canyon» existant entre le «monde médiatico-parisien» et le «pays réel» au sujet de l’immigration. «Dans le Nord, je suis dans le pays réel», a déclaré le ministre devant des agents du nouvel Office de lutte contre les violences faites aux mineurs.
Sur le constat du «canyon» existant entre le «monde médiatico-parisien» et le «pays réel», il n’y a rien à redire. La façon dont le ministre Darmanin a traité les affaires Lola, Thomas et autres n’est par contre pas de nature à laisser penser qu’il soit dans le pays réel. Bien au contraire, la cinquantaine d’hommages à Thomas interdits sur base des recommandations de Darmanin confirme qu’il appartient bien à ce pays légal si éloigné du pays réel.
« Pays réel », expression motivant la dissolution de Civitas
Mais c’est le recours à l’expression « pays réel » par Gérald Darmanin en personne qui a de quoi surprendre. En effet, comme l’a aussitôt fait remarquer Alain Escada, président de Civitas International, sur les réseaux sociaux, l’utilisation de cette expression « pays réel » faisait partie des motifs cités dans le décret du 4 octobre 2023 que Gérald Darmanin a présenté et fait signer en Conseil des ministres pour justifier la dissolution du parti catholique CIVITAS. Le décret de dissolution prétend en effet que la référence à l’expression « pays réel » serait ni plus ni moins qu’une « exaltation de la collaboration » ! Alain Escada promet que les avocats du parti CIVITAS démontreront devant le Conseil d’Etat à quel point cette accusation est un mensonge.
Recours devant le Conseil d’Etat
Il faut en effet rappeler une fois de plus ici que CIVITAS a déposé un recours devant le Conseil d’Etat pour contester cette dissolution. Il faudra attendre plusieurs mois avant d’en connaître l’issue. On verra alors si ce qui a prévalu pour que le Conseil d’Etat annule la dissolution des Soulèvements de la Terre sera retenu de la même façon pour annuler la dissolution de CIVITAS.
En tout cas, Gérald Darmanin vient de donner du grain à moudre aux avocats de CIVITAS. Soit le décret de dissolution de CIVITAS est un tissu d’âneries rédigé par des incultes et le Conseil d’Etat devra en tenir compte et donner raison à CIVITAS ou bien apparaître comme une simple officine au service du gouvernement comme on en trouve dans les républiques bananières. Soit la réécriture orwellienne de l’histoire confirme que parler de « pays réel » équivaut à faire « exaltation de la collaboration » et le ministre Gérald Darmanin vient donc officiellement de rejoindre les nostalgiques des « heures les plus sombres de l’histoire », éclaboussant ainsi l’ensemble du gouvernement et de la Macronie.
Alain Escada souligne en effet que si on accepte le principe que quelques mots d’un invité extérieur à CIVITAS tenus lors d’un événement privé suffisent à amorcer la procédure de dissolution de CIVITAS, alors a fortiori des propos tenus par un ministre engagent l’ensemble du gouvernement.
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