Aux Pays-Bas une femme en bonne santé de 47 ans a été euthanasiée en raison d’acouphènes sévères (ref : dutchnews.nl, 19/01/2015). De quoi s’agit-il ? Tout simplement de bruits dans les oreilles : tintements, sifflements, craquements. Elle s’est donc rendue dans une clinique de La Haye qui s’est spécialisée dans l’euthanasie. Apparemment une commission indépendante a validé sa demande. Or en France un quart de la population souffre plus ou moins d’acouphènes ; ceux-ci représentent la majorité des consultations chez les otorhinolaryngologistes. Il existe des traitements pour les formes chroniques rebelles ou graves.
Nous nous trouvons face à une nouvelle médecine : celle qui incorpore l’euthanasie dans le cadre de traitements… qui suppriment les malades. Un certain nombre de médias hollandais ont considéré que cela dépassait les bornes. La clinique par l’intermédiaire de son directeur Steven Pleiter s’est défendue en disant qu’elle avait été jusqu’à demander l’avis d’un psychiatre qui a donné son accord. Cet établissement de « soins » avait déjà été mis sur la sellette pour avoir euthanasié une femme refusant d’aller dans une maison de retraite et une autre d’être hospitalisée en psychiatrie. Il a pratiqué 250 euthanasies en deux ans. C’est la maison de la mort.
La loi d’euthanasie depuis sa promulgation en 2002 va de dérapages en dérives. De temps en temps un cas émerge au niveau de l’opinion publique. Une femme euthanasiée pour anorexie mentale, un enfant handicapé dont les parents voulaient se débarrasser : ceux-ci ont été condamnés à trois semaines de prison avec sursis. Rappelons que 42 Hollandais ont été ni plus ni moins qu’exécutés en raison de leur état psychiatrique en 2013, les médecins les considérant comme insoignables. Or ce chiffre double actuellement chaque année. Nous sommes en plein eugénisme hitlérien dans ce pays qui a particulièrement souffert du nazisme ; lequel pourtant fait l’objet des critiques les plus acerbes depuis des décennies. Rappelons que le programme d’élimination des handicapés demandé au Dr Brandt par Hitler prévoyait effectivement des commissions chargées de prononcer les sentences d’euthanasie après « examen sérieux » de la personne concernée.
L’euthanasie est une bête vorace dont la faim n’est jamais assouvie. Il en est de même de l’avortement qui était sous la loi Veil une tolérance en cas de détresse ; il est devenu selon la volonté de notre ministre Marisol Touraine un droit auquel il faut faciliter l’accès ; notamment en supprimant la clause de conscience des médecins refusant de donner la mort à un être humain vivant.
En France l’euthanasie qui nous est proposée est celle de la sédation terminale ; en fait la mort provoquée par des calmants.
Dr Jean-Pierre Dickès
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