Alain Blondy, professeur des universités, a enseigné pendant quarante ans au CELSA (Paris IV) ainsi qu’à l’université de Malte. Il est considéré comme l’un des meilleurs spécialistes actuels du monde méditerranéen. C’est cependant la biographie d’un Tsar qu’il nous propose depuis quelques jours en librairie. Et pour cause, puisque le Tsar Paul Ier nous ramène à l’Ordre de Malte dont il fut grand maître. Être grand maître de l’Ordre était aussi devenir le maître de l’île. Grâce à celle-ci, Paul Ier voulait offrir à la Russie une base en Méditerranée et prétendre y jouer un rôle.
Paul Ier fut le dernier tsar du XVIIIe siècle et le premier du XIXe siècle. Prince mal aimé, mais faisant tout pour ne pas être aimable, souverain incompris, mais difficilement compréhensible, inaccessible à la pitié tant ses souffrances étaient à vif, Paul prêta le flanc au ridicule, à la critique et à la haine.
Or, même s’il ne s’avéra pas à la hauteur des événements qui secouaient l’Europe, il entendit œuvrer à endiguer le flot qui secouait et la légitimité monarchique et la civilisation chrétienne. Ses conceptions épiques furent tolérées par les chancelleries d’Europe tant qu’elles eurent besoin de son alliance, mais lorsque, en raison de sa « marotte de Malte », il s’en prit à l’Angleterre, son sort fut arrêté et il fut décidé de l’écarter du pouvoir alors qu’il n’avait régné que cinq ans. L’entreprise ayant dégénéré, le malheureux prince se trouva alors dans l’effroyable solitude d’un sordide assassinat perpétré par des soudards avinés. Dans la nuit du 21 mars 1801, il fut assassiné par un groupe d’officiers de son entourage.
Paul Ier, Alain Blondy, éditions Perrin, 336 pages, 24 euros
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