On en sait maintenant un peu plus sur les raisons qui ont poussé Iveta Grigule, eurodéputé lettonne, a quitté le groupe Europe des libertés et de la Démocratie directe (ELDD), provoquant la dissolution de celui-ci car, malgré ses 47 eurodéputés restants, il ne représentait plus que six nationalités alors que le règlement en impose au minimum sept.
Il y aurait derrière ce départ un sordide marchandage : le PPE (principal groupe représenté au Parlement européen) aurait proposé à Iveta Grigule la présidence de la délégation parlementaire UE-Kazakhstan en échange de sa démission du groupe ELDD qui serait fatale à celui-ci.
La dissolution du groupe ELDD a obligé ses élus à rejoindre le groupe des non-inscrits qui atteint désormais les 100 eurodéputés, un record !
Bien évidemment, Nigel Farage, leader de l’Ukip et figure de proue de l’ex-groupe ELDD, a l’intention de reformer un groupe au plus vite en recrutant un eurodéputé d’une autre nationalité.
Mais Marine Le Pen va tenter de lui damer le pion et de trouver parmi ces ex-membres du groupe ELDD ce qui lui manquait pour former son propre groupe politique européen avec les élus de la Ligue du Nord (Italie), du FPÖ (Autriche), du Vlaams Belang (Belgique) et du PVV (Pays-Bas). Ce ne sera pourtant pas simple d’y arriver car le FN maintient une série d’exclusives tout en étant lui-même jugé infréquentable par une bonne part des élus de l’ex-ELDD.
Pendant ce temps, Aymeric Chauprade essaye de son côté de construire une alternative avec un parti paneuropéen, le Mouvement pour l’Europe des Nations et des Libertés (MENL). Un parti européen n’offre pas les mêmes avantages qu’un groupe politique mais permet tout de même d’obtenir des financements importants de l’Union européenne. Cependant, le PVV de Geert Wilders a déjà annoncé ne pas vouloir s’y joindre.
Le paradoxe de l’histoire, c’est qu’Aymeric Chauprade recommence ici à zéro ce que Bruno Gollnisch avait préalablement déjà mis en place avec l’Alliance Européenne pour la Liberté. Avec patience, Gollnisch était parvenu à faire valider ce parti par l’Europe et à obtenir les premiers financements. Mais la rivalité entre Bruno Gollnisch et Marine Le Pen avait conduit celle-ci à forcer l’Alliance Européenne pour la Liberté à se saborder.
Le Mouvement pour l’Europe des Nations et des Libertés (MENL) imaginé par Aymeric Chauprade aurait l’aval de Marine Le Pen et de Florian Philippot. A condition que Marine Le Pen soit aux commandes. Et entre Marine Le Pen et Aymeric Chauprade, tout n’est déjà plus si rose que lors de la campagne électorale…
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