Bains de foule au stade de Milan et au parc de Monza, accueil à la rock star, messe people avec applaudissements avant, pendant, après comme lors d’un concert pop, danses, cris, hurlements, rencontres aux périphéries physiques, ethniques et spirituelles, repas avec les prisonniers, ont ponctué la journée du pape François à Milan. El papa argentin n’a pas dérogé, en visite pastorale dans la cité ambrosienne ce 25 mars 2017, aux grands rassemblements populaires et médiatiques, bruyants et colossaux, mis à la mode notamment par son prédécesseur polonais. Où le silence pour rencontrer Dieu est quasiment absent…
De ses nombreuses prises de paroles sous les hourras de foules enthousiastes et frénétiques, quasi hystériques, on retiendra un passage choc qui révèle en quelques mots la pensée profonde de François sur l’Église et sa critique subversive de l’Église d’avant Bergoglio. Après sa visite à une périphérie, un quartier populaire de Milan, les Case Bianche, où il a rencontré trois familles pré-choisies, un couple de personnes âgées, une famille de musulmans, père, mère, trois enfants, et le foyer d’un handicapé assisté de ses parents, le pape François a expliqué sa vision de l’Église d’aujourd’hui. Il a comparé la sollicitude de l’Église à la rencontre des hommes avec la hâte de Marie « qui court rencontrer sainte Élisabeth » :
«la sollicitude de l’Église, a-t-il dit, ne reste pas au centre à attendre mais elle va à la rencontre de tous, dans les périphéries, elle va à la rencontre aussi des non-chrétiens, des non-croyants. Et elle porte Jésus qui est l’Amour de Dieu fait chair, qui donne sa vie et la sauve du mal. »
Ces premiers mots de François semblent orthodoxes, et pourtant, la suite révèle le véritable éclairage relativiste et apostat de son message :
« Et la Vierge va à la rencontre non pour faire du prosélytisme. Non. Mais pour nous accompagner dans le chemin de la vie. »
Les paroles de François sont pesées, réfléchies puisqu’il lit un texte. C’est de la novlangue à l’état pur. Tout d’abord l’emploi du mot « prosélytisme » est éloquent. Le but de François est de mettre en garde les fidèles contre le désir qu’ils auraient de convertir les âmes à la seule religion vraie, le catholicisme, et l’utilisation de ce terme qui a une connotation méprisante, péjorative par rapport à son synonyme « apostolat », renforce l’idée négative liée à la propagation de la foi catholique. Ce n’est pas la première fois d’ailleurs que Jorge Maria Bergoglio fait cette mise en garde.
Ensuite en affirmant outrageusement que Marie ne fait pas de prosélytisme, donc ne fait pas d’apostolat pour le dire plus clairement, François s’affranchit à l’avance de critiques futures, s’auto-convainc et accrédite l’idée que sa façon d’être et de se présenter au monde, comme un pape qui n’appelle pas à la conversion au catholicisme mais à ce que chacun vive sa religion comme il faut, est la bonne interprétation de l’Évangile : Marie n’a-t-elle pas agi ainsi, nous dit-il substantiellement à Milan.
Cette phrase dans la bouche du pape François n’est pas étonnante bien qu’elle ne doive pas être prise à la légère : elle s’inscrit dans la multitude de déclarations faites depuis le début de son pontificat qui promeuvent, de manière indirecte et subversive, l’instauration d‘une religion mondiale, la religion du Dieu unique de toutes les religions, cher au pape François. En voici quelques unes qui en sont un témoignage effrayant :
« Beaucoup pensent différemment et se sentent différents, en recherchant Dieu ou en rencontrant Dieu de différentes manières. Dans cette foule, dans cette gamme de religions, il n’y a qu’une seule certitude que nous avons pour tous : Nous sommes tous les enfants de Dieu »,
« «Ensuite, je vous salue et je vous remercie tous cordialement, mes chers amis qui appartenez à d’autres traditions religieuses. Tout d’abord, tous les musulmans, qui adorent le Dieu unique vivant et miséricordieux et vous pouvez l’invoquer. J’apprécie beaucoup votre présence… »,
ou encore :
« L’Église Catholique est consciente de l’importance de promouvoir l’amitié et le respect entre les hommes et les femmes de différentes traditions religieuses. Je tiens à le répéter : La promotion de l’amitié et du respect entre les hommes et les femmes de différentes traditions religieuses. »,
couplées avec son insistance régulière à promouvoir
«la coexistence pacifique entre les religions » afin qu’elles aient «la volonté de coopérer pour le bien de l’humanité », etc.
Si on relie cette considération négative bergoglienne envers l’apostolat, si cher au cœur de l’Église d’avant le concile Vatican II, avec ses autres messages, aux fidèles milanais, qui ont chanté les louanges de l’ouverture des frontières et de la société multi-ethnique et multi-culturelle, difficile de ne pas considérer comme prophétique et annonciatrice la vision apocalyptique d’un monde futur, apostat et néfaste, décrite au XIXe siècle par l’écrivain catholique contre-révolutionnaire et anti-libéral Donoso Cortès :
«De là ces aspirations immenses à la domination universelle par la future démagogie, qui s’étendra sur tous les continents et jusqu’aux dernières limites de la terre; de là ces projets d’une folie furieuse, qui prétend mêler et confondre toutes les familles, toutes les classes, tous les peuples, toutes les races d’hommes, pour les broyer ensemble dans le grand mortier de la révolution, afin que de ce sombre et sanglant chaos sorte un jour le Dieu unique, vainqueur de tout ce qui est divers ; le Dieu universel, vainqueur de tout ce qui est particulier ; le Dieu éternel, sans commencement ni fin, vainqueur de tout ce qui naît et passe ; le Dieu Démagogie annoncé par les derniers prophètes, astre unique du firmament futur, qui apparaîtra porté par la tempête, couronné d’éclairs et servi par les ouragans. La démagogie est le grand Tout, le vrai Dieu, Dieu armé d’un seul attribut, l’omnipotence, et affranchi de la bonté, de la miséricorde, de l’amour, ces trois grandes faiblesses du Dieu catholique. À ces traits, qui ne reconnaîtrait le Dieu d’orgueil, Lucifer ?
« Quand on considère attentivement ces abominables doctrines, il semble impossible de ne pas y voir quelque chose du signe mystérieux, mais visible, dont l’erreur sera marquée aux temps annoncés par l’Apocalypse. Si une crainte religieuse n’empêchait pas de chercher à soulever le voile qui couvre ces temps redoutables, je pourrais peut-être appuyer sur de puissantes raisons d’analogie cette opinion : que le grand empire antichrétien sera un empire démagogique colossal, gouverné par un plébéien de grandeur satanique, l’homme du péché.» (Donoso Cortes, œuvres, t. II)
N’est ce pas cet empire anti-chrétien et démagogique sous la coupe de ce Dieu unique, ce Dieu Démagogie annoncé par les derniers prophètes, qui est en train de prendre forme sous nos yeux avec l’aide, oh malheur, du pape argentin ?
Francesca de Villasmundo
http://www.news.va/fr/news/le-pape-appelle-les-milanais-a-vivre-la-joie-de-le
http://www.news.va/fr/news/devant-80-000-jeunes-le-pape-invite-les-familles-a
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